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Etils avaient tout. Ils avaient la force, la science, le prestige du ministĂšre sacrĂ©. Ils argumentaient au nom du bon sens, de la raison, de la foi catholique, de Dieu mĂȘme. La seule chose qu’ils ne pouvaient faire, c’était de parler au nom de l’honneur. L’honneur de la France Ă©tait dans ces mains nues, innocentes. LesGrands CimetiĂšres sous la lune est un pamphlet de l'Ă©crivain français Georges Bernanos, paru en 1938, dans lequel celui-ci dĂ©nonce violemment les rĂ©pressions franquistes de la guerre d'Espagne. « TĂ©moignage d'un homme libre » [1], Les Grands CimetiĂšres sous la lune est la deuxiĂšme Ɠuvre de Bernanos en tant que pamphlĂ©taire, aprĂšs La Grande Peur des bien Discovershort videos related to Georges Bernanos Histoire dun homme libre on TikTok. 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Tout semble avoir Ă©tĂ© Ă©crit sur Georges Bernanos. Pourtant, chaque annĂ©e, de nombreux livres, revues et articles paraissent autour de lui. L’Esprit europĂ©en contre le nouveau monde totalitaire et Nos amis les saints, de Bernanos lui-mĂȘme, viennent d’ĂȘtre rééditĂ©s. Ces deux derniers ouvrages revĂȘtent une importance spirituelle et intellectuelle majeure pour engager le combat contre le monde moderne avec les armes de la foi et de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Si l’auteur des Grands CimetiĂšres se battit avant tout contre les dictatures et les lĂąchetĂ©s de la guerre et de l’avant-guerre, il lui apparut ensuite un ennemi plus vicieux et sans doute plus formidable que le communisme et le nazisme rĂ©unis. Cet ennemi, nous baignons en lui si nous ne l’ignorons ; c’est le vieil appĂ©tit de lucre, incarnĂ© par le capitalisme vainqueur dans lequel notre monde malade se trouve enkystĂ©, contre lequel Bernanos engagea un nouveau combat » Ă©crit d’une maniĂšre dĂ©cisive BenoĂźt Castillon du Perron dans la prĂ©face Ă  la réédition de la confĂ©rence que donna Georges Bernanos aux Rencontres internationales de GenĂšve en 1946 sur L’Esprit europĂ©en. C’est donc au sortir de la guerre que l’écrivain français s’adresse Ă  un public heureux d’avoir retrouvĂ© sa libertĂ© – mais la libertĂ©, pour quoi faire ? » interrogeait Bernanos alors – aprĂšs cinq ans d’Occupation et une annĂ©e d’Épuration qu’il ne connut pas vraiment, au moins pour la premiĂšre, puisque rĂ©sidant Ă  ce moment- lĂ  en AmĂ©rique latine. Toujours intransigeant dans sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©s, Bernanos n’épargne pas le nouveau rĂ©gime de la LibĂ©ration qui est le plus abject qu’est connu la France – je dis une France politiquement libre, car le rĂ©gime de Vichy peut du moins arguer, pour sa dĂ©fense, qu’il Ă©tait celui d’une France occupĂ©e ». La France contre les robots Pour Bernanos, le communisme et le nazisme demeurent des excroissances d’une modernitĂ© totalitaire que le capitalisme industriel – parce que plus insidieux – rend plus efficient encore dans la vie quotidienne des Français. Il dĂ©nonce alors concomitamment le rĂšgne de la technique, de la vitesse, de la machinerie et des robots ». D’ailleurs, un an aprĂšs, il publie l’un de ses maĂźtres ouvrages prophĂ©tiques, La France contre les robots 1947. Mais revenons Ă  ces Rencontres internationales de GenĂšve de l’annĂ©e 1946. Bernanos y fustige l’automatisation dĂ©shumanisante de la modernitĂ© technicienne La mĂ©canisation du monde, on pourrait dire sa totalisation, c’est la mĂȘme chose, rĂ©pond Ă  un vƓu de l’homme moderne, un vƓu secret, inavouable, un vƓu de dĂ©mission, de renoncement. Les machines se sont multipliĂ©es dans le monde Ă  proportion que l’homme se renonçait lui-mĂȘme, et il s’est comme renoncĂ© en elles. L’histoire dira, tĂŽt ou tard, s’il reste encore un ĂȘtre pensant pour Ă©crire l’histoire, que la machinerie s’est faite homme, par une espĂšce d’inversion dĂ©moniaque du mystĂšre de l’Incarnation ». La France est certes envahie par les robots, mais ne serait-ce pas l’homme qui est devenu robot lui-mĂȘme justement ? Le monde moderne ne se contente pas de produire des mĂ©caniques, il devient mĂ©canique lui-mĂȘme » assure effectivement Bernanos. Et d’ajouter que le tout-MarchĂ© et le tout-État s’imbriquent l’un dans l’autre Le capitalisme et le totalitarisme ne sont que les deux aspects de la primautĂ© de l’économique. L’État totalitaire ne s’oppose pas Ă  l’argent, il se substitue Ă  lui. En confisquant Ă  son profit toute la puissance de l’argent, il met la main du mĂȘme coup sur toutes les organisations de la corruption, non pour les supprimer, mais pour s’en servir ». Ancienne France et Vieille Europe Si cette ConfĂ©rence internationale est placĂ©e sous le signe de l’Europe, c’est parce qu’elle voit se succĂ©der au micro des Ă©crivains europĂ©ens qui croient Ă  la nĂ©cessitĂ© de penser l’avenir dans une perspective nationale, continentale, mais aussi mondiale, tant l’interdĂ©pendance entre les trois sphĂšres s’avĂšrent Ă©videntes dans une planĂšte qui risque de s’unifier en dĂ©truisant la singularitĂ© de chacun des membres appartenant Ă  diffĂ©rentes communautĂ©s reliĂ©es entre elles. Homme de l’ancienne France, Bernanos Ă©trille alors l’instauration du systĂšme totalitaire de l’argent au sein de la vieille Europe, en proclamant Nous refusons de rendre l’Europe. Et d’ailleurs, on ne nous demande pas de la rendre, on nous demande de la liquider. Nous refusons de la liquider. Le temps de liquider l’Europe n’est pas venu, s’il doit jamais venir. Il est vrai que le dĂ©clin de l’Europe ne date pas d’hier, nous le savons. Nous savons aussi que le dĂ©clin de l’Europe a marquĂ© le dĂ©clin de la civilisation universelle. L’Europe a dĂ©clinĂ© dans le moment oĂč elle a doutĂ© d’elle-mĂȘme, de sa vocation et de son droit. On ne saurait nier que ce moment ait Ă©tĂ© aussi celui de l’avĂšnement du capitalisme totalitaire ». L’espĂ©rance est un risque Ă  courir » Le rĂ©alisme bernanosien paraĂźtra pessimiste et incapacitant Ă  ceux qui optimistes et/ou cyniques s’arrangent d’un monde moderne oĂč leurs intĂ©rĂȘts ne sont pas menacĂ©s. Pourtant, la vĂ©ritĂ©, la luciditĂ© doivent l’emporter sur la crĂ©dulitĂ© et la veulerie, pour la plus grande gloire de Dieu fait homme et des hommes conçus Ă  la ressemblance de Dieu. Le Christ est toujours vivant dans le cƓur de ceux qui sont prĂȘts Ă  l’imiter dans l’épreuve du feu et les fins ultimes. Et Bernanos d’écrire implacablement L’espoir, comme la foi, est une grĂące de Dieu. Il suffit que nous soyons prĂȘts Ă  la recevoir. Et pour ĂȘtre prĂȘts Ă  espĂ©rer en ce qui ne trompe pas, il faut d’abord dĂ©sespĂ©rer de ce qui trompe. Je vous invite Ă  dĂ©sespĂ©rer de vos illusions, je mets ainsi le dĂ©sespoir au service de l’espoir ». En somme, l’auteur de La France contre les robots nous enjoint de nous affranchir du totalitarisme technico-capitaliste, en se livrant tout entier Ă  la divine Providence de Dieu que doit accompagner notre volontĂ© ! L’espĂ©rance est un risque Ă  courir. L’espĂ©rance est un risque Ă  courir, c’est mĂȘme le risque des risques. L’espĂ©rance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son Ăąme » avait dĂ©jĂ  pu clamer l’écrivain français lors d’une confĂ©rence Ă  Rio en 1944. Dans une des derniĂšres confĂ©rences bernanosiennes, qui fut donnĂ©e au LycĂ©e Carnot de Tunis au profit des Petites SƓurs de Charles de Foucauld, le 4 avril 1947, Georges Bernanos met toujours en garde contre la volontĂ© de puissance et le sur-humanisme promĂ©thĂ©en qui se trouvent aux antipodes de l’humilitĂ© chrĂ©tienne et de la simple humanitĂ© dont les saints tĂ©moignent par leur vie et leur Ɠuvre La maison de Dieu est une maison d’hommes, Ă©crit Bernanos, et non de surhommes. Les ChrĂ©tiens ne sont pas des surhommes. Les saints pas davantage, ou moins encore, puisqu’ils sont les plus humains des humains
 ». Et d’ajouter de façon troublante, mais en parfaite adĂ©quation avec les saintes Écritures, avec la plus grande charitĂ© Les saints ne sont pas des hĂ©ros, Ă  la maniĂšre des hĂ©ros de Plutarque. Un hĂ©ros nous donne l’illusion de dĂ©passer l’humanitĂ©, le saint ne la dĂ©passe pas, il l’assume, il s’efforce d’approcher le plus prĂšs possible, comprenez-vous la diffĂ©rence ? Il s’efforce d’approcher le plus prĂšs possible de son modĂšle JĂ©sus-Christ, c’est-Ă -dire Celui qui a Ă©tĂ© parfaitement homme, avec une simplicitĂ© parfaite, au point, prĂ©cisĂ©ment, de dĂ©concerter le hĂ©ros en rassurant les autres, car le Christ n’est pas mort seulement pour les hĂ©ros, il est mort aussi pour les lĂąches ». Saint et sage Bernanos oppose, d’une certaine façon, la figure du saint Ă  celle du sage, trop souvent confondus, lorsque le second ne prend pas le pas sur le premier comme pour souligner que la rĂ©alisation spirituelle se construit afin d’atteindre l’équilibre existentiel voulu. Au contraire un saint, affirme Bernanos, ne vit pas du revenu de ses revenus, ni mĂȘme seulement de ses revenus, il vit sur son capital, il engage totalement son Ăąme. C’est d’ailleurs en quoi il diffĂšre du sage qui sĂ©crĂšte sa sagesse Ă  la maniĂšre d’un escargot sa coquille, pour y trouver un abri ». Dans un sublime esprit d’enfance qui renvoie Ă  l’innocence, Georges Bernanos nous livre un grand signe d’espĂ©rance – dans un monde dĂ©chu par le pĂ©chĂ© originel et ses consĂ©quences dĂ©lĂ©tĂšres – puisque chaque homme peut se racheter en se confessant et en quĂȘtant la saintetĂ© transfiguratrice de l’Être qui s’obtient par l’Amour de l’autre et du Tout autre C’est la SaintetĂ©, ce sont les saints qui maintiennent cette vie intĂ©rieure sans laquelle l’humanitĂ© se dĂ©gradera jusqu’à pĂ©rir. C’est dans sa propre vie intĂ©rieure en effet que l’homme trouve les ressources nĂ©cessaires pour Ă©chapper Ă  la barbarie, ou Ă  un danger pire que la barbarie, la servitude bestiale de la fourmiliĂšre totalitaire. Oh ! Sans doute, on pourrait croire que ce n’est plus l’heure des saints, que l’heure des saints est passĂ©e. Mais, comme je l’écrivais jadis, l’heure des saints vient toujours ». L’esprit europĂ©en contre le nouveau monde totalitaire, ArcadĂšs Ambo, 2022, 66 p., 11 €. Nos amis les saints, prĂ©cĂ©dĂ© de la PrĂ©face des Grands CimetiĂšres sous la lune, ArcadĂšs Ambo, 2022, 64 p., 6,50 €. ï»żAccueil â€ș GEORGES BERNANOS, HISTOIRE D’UN HOMME LIBRE GEORGES BERNANOS, HISTOIRE D’UN HOMME LIBRE De Yves Bernanos et Jean-Pascal Hattu52 min – France – 2019 Image JĂ©rĂŽme Kempa, Louise Bokay, Yves BernanosMontage Nicole BrameProduction Real ProductionsAvec la participation de France TĂ©lĂ©visions, STM WĂ©o » et PICTANOVOAvec le soutien de la RĂ©gion Hauts-de-France en partenariat avec le CNC Doc en RĂ©gion [2020] SALLE CHURCHILLMERCREDI 11 MARS 10H45 Georges Bernanos compte parmi les grandes figures littĂ©raires du 20Ăšme siĂšcle. TĂ©moin engagĂ© dans les grands Ă©vĂ©nements de son temps, il a aussi Ă©tĂ© un lanceur d’alerte et un visionnaire. Toute sa vie durant, en France, en Espagne ou au BrĂ©sil, il combat les totalitarismes, les dĂ©rives idĂ©ologiques, le capitalisme, la sociĂ©tĂ© de consommation, les compromissions des politiques et l’instrumentalisation des peuples. Il le fait en prenant violemment position, sans jamais cĂ©der au conformisme. Le petit-fils et le petit-neveu de Bernanos, apportent un Ă©clairage nouveau sur la vie et l’Ɠuvre de l’écrivain le plus anticonformiste de son temps dont l’intensitĂ© des textes rĂ©sonne encore plus fortement aujourd’hui. Les rĂ©alisateurs AprĂšs des Ă©tudes de cinĂ©ma, Yves Bernanos devient critique cinĂ©matographique en presse Ă©crite et radio. En 1991, il se dirige en alternance vers la fiction et le documentaire. Il Ă©crit et rĂ©alise deux courts-mĂ©trages Derniers rangements» Prix Jacques d’Arthuys au festival de Prades et Une Passion» Prix SACD du meilleur scĂ©nario au festival de Gindou. Il rĂ©alise un moyen mĂ©trage adaptĂ© d’une nouvelle de Georges Bernanos, Madame Dargent», diffusĂ© sur France 3. Il poursuit aujourd’hui son travail de documentariste aprĂšs une dizaine de films axĂ©s sur les problĂ©matiques sociales et le thĂšme de la mĂ©moire, dont MĂ©moire vive» sur la mĂ©moire de la Shoah -pour les collĂšges et lycĂ©es d’Ile de France, ou L’homme du bon conseil» portrait d’un prĂȘtre de quartier Ă  la Porte de Clignancourt, pour la chaine KTO. AprĂšs une brĂšve carriĂšre de journaliste, Jean-Pascal Hattu se dirige vers le cinĂ©ma et dĂ©bute avec AndrĂ© TĂ©chinĂ© en tant que stagiaire Ă  la rĂ©alisation sur Les roseaux sauvages» puis second assistant Ă  la rĂ©alisation sur Les voleurs». IlĂ©crit et rĂ©alise deux courts-mĂ©trages Coma» et Au-dessus de la mer», diffusĂ©s sur Arte puis un 3Ăšme Cadeaux» . Il rĂ©alisera plus d’une dizaine de documentaires pour l’émission Strip-tease» dont la fameuse Chasse aux pigeons» et Les gens d’en face». En 2006, il tourne son premier long-mĂ©trage 7 ans», film sĂ©lectionnĂ© au festival de Venise. Aujourd’hui il poursuit la rĂ©alisation de documentaires pour la tĂ©lĂ©vision et projette de revenir vers la Un matin Ă  Ouistreham» -2014 -Editions Tallandier. ➡ Revenir Ă  la Section Docs en RĂ©gion WilliamWEISS age 27 ans Genre Homme MĂ©tier Au choix sexuality Au choix Race Humain Groupe Noble, chasseur, armĂ©elooks like Felix from Fire emblem CaractĂšreVous ĂȘtes libre de crĂ©er le personnage comme bon vous semble. Le but Ă©tant, de vous l'approprier. J'ai tout de mĂȘme quelques exigences Ă  apporter - Qu'il soit proche et protecteur envers sa sƓur JaĂŻna et son frĂšre Basile- Qu'il ne soit pas un tueur psychopathe et sanguinaire. Histoire‱ AinĂ© de la fratrie, il se sent responsable de ses cadets‱ Histoire de Jaina Ă  lire.‱ Vous ĂȘtes libre de votre histoireADDY_________________ Il serait tentant d’enterrer Georges Bernanos au PanthĂ©on des Ă©crivains salauds, en sa qualitĂ© d’auteur catholique, royaliste et antidĂ©mocrate. Cependant, la ligne directrice de l’Ɠuvre de Bernanos, qu’elle soit romanesque ou philosophique, c’est son amour inconditionnel de la libertĂ©. VoilĂ  comment les vieux de la vieille garde maoĂŻste, nĂ©o-maurrassiens, hussards et orwelliens, se retrouvent chez cet auteur. AntidĂ©mocrate, antitotalitaire, Bernanos dĂ©nonce et combat tous rĂ©gimes qui, selon lui met Ă  mal son idĂ©al romantique et proprement français de la LibertĂ©. Bernanos et la dĂ©mocratie Lors de son exil brĂ©silien, Bernanos espĂšre crĂ©er une Petite France ». Celle-ci est celle des français de l’ancien rĂ©gime qu’il considĂšre comme Ă©levĂ©s avec le goĂ»t de la libertĂ©, chose dont l’homme nĂ© en dĂ©mocratie est totalement dĂ©nuĂ©. Selon lui, La nouvelle France, plongĂ©e dans l’égalitarisme, a tuĂ© la libertĂ©. La dĂ©mocratie, ou la loi du nombre, promeut une » civilisation de la quantitĂ© et le » rĂšgne des imbĂ©ciles terme cher Ă  l’auteur. Par lui-mĂȘme Un monde dominĂ© par la force est un monde abominable, mais le nombre dominĂ© par le nombre est ignoble. La force fait tĂŽt ou tard surgir des rĂ©voltĂ©s, elle engendre l’esprit de rĂ©volte, elle fait des hĂ©ros et des martyrs. La tyrannie abjecte du nombre est une infection lente qui n’a jamais provoquĂ© de fiĂšvre. Le nombre crĂ©e une sociĂ©tĂ© Ă  son image, une sociĂ©tĂ© d’ĂȘtres non pas Ă©gaux mais pareils, seulement reconnaissables Ă  leurs empreintes digitales. » Anti-totalitaire et anti-amĂ©ricaniste Bernanos est profondĂ©ment antitotalitaire dans la mesure oĂč l’Homme nouveau est selon lui une sottise absolue. La modernitĂ© ne l’intĂ©resse pas. D’aprĂšs l’auteur, elle est nocive car asservit les hommes. VoilĂ  pourquoi, dĂšs la fin de la guerre, Bernanos dĂ©nonce la complaisance des Occidentaux envers le rĂ©gime stalinien. Il affiche Ă©galement un anti-amĂ©ricanisme prĂ©coce, considĂ©rant que les deux rĂ©gimes sont des rĂ©gimes capitalistiques, recherchant la production de masse. Non content de critiquer les fins, Bernanos critique Ă©galement les moyens. La machinerie fait l’objet d’un essai entier de Bernanos La France contre les robots » oĂč il critique les nouveaux moyens de production oĂč l’homme n’est plus crĂ©ateur mais esclave de la machine. Elle intĂ©resse les cinĂ©astes des deux blocs, en URSS chez Eisenstein, aux Etats-Unis chez Chaplin. Enfin, par les actes, Bernanos montre son courage politique en quittant l’Espagne dĂšs 1936 aprĂšs avoir assistĂ© aux massacres commis par les franquistes qu’il dĂ©noncera en 1938 dans un pamphlet intitulĂ© Les grands cimetiĂšres sous la lune ». Durant la Seconde Guerre Mondiale, il prĂ©sidera par ailleurs le ComitĂ© de la France Libre de Rio. Face aux dogmes, un homme incorruptible Le jeune Bernanos, catholique fervent, monarchiste passionnĂ©, participait jusqu’à la fin de la guerre aux diffĂ©rents colloques et activitĂ©s culturelles de l’Action Française. C’est sous l’influence morale du vieux maĂźtre de Martigues que Bernanos, fait ses premiĂšres armes dans le politique. Sa foi et son passage parmi les Camelots, ont fait de Bernanos un vĂ©ritable rĂ©actionnaire. Le terme de rĂ©actionnaire est si souvent galvaudĂ©, qu’il mĂ©rite que l’on s’y intĂ©resse. Le rĂ©actionnaire n’est pas un rĂ©volutionnaire, mais un rĂ©voltĂ©. La rĂ©action ne doit s’envisager, non pas comme une rĂ©volution qui change un systĂšme politique et social du tout au tout, avec l’idĂ©e sous-jacente que l’Homme nouveau est envisageable et potentiellement crĂ©able, mais comme une rĂ©volte prĂŽnant le retour Ă  la loi naturelle. La rĂ©action se conçoit comme la supĂ©rioritĂ© de la loi naturelle sur la loi des hommes. Finalement, Antigone est la figure mĂȘme, l’idĂ©al type de la rĂ©volte rĂ©actionnaire. Cet amour pour l’ancienne France, son attachement aux campagnes et sa foi inĂ©branlable inspirent ainsi largement les personnages du Journal d’un curĂ© de campagne » et de Sous le soleil de Satan ». L’Ɠuvre de Bernanos survit Ă  son Ă©poque par la modernitĂ© des sujets qui y sont traitĂ©s. Sa pensĂ©e singuliĂšre est susceptible de rassembler de nombreuses figures antagonistes tels que Boutang, Pasolini ou Adorno, faisant de lui le plus Ă©nigmatique des anarchistes de droite, en sa qualitĂ© d’antidĂ©mocrate, de catholique, et de fervent dĂ©fenseur de la libertĂ©. QuatriĂšme RĂ©publique Prologue IdĂ©ologie et politique Les commentaires sont allĂ©gĂ©s, les coupes signalĂ©es 
 Retrouvez l’intĂ©gralitĂ© dans nos Chroniques de l’Histoire en citations. Il faut refaire des hommes libres. »2831 1888-1948, La LibertĂ© pour quoi faire ? 1946 
 Ce catholique engagĂ©, qui refusera tous les postes et tous les honneurs pour rester libre, prĂ©cise Je n’entends nullement opposer le capitalisme au marxisme [
] deux symptĂŽmes d’une mĂȘme civilisation de la matiĂšre [
] Le libĂ©ralisme capitaliste, comme le collectivisme marxiste, fait de l’homme une espĂšce d’animal industriel soumis au dĂ©terminisme des lois Ă©conomiques. » La libertĂ© est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre. »2832 Albert CAMUS 1913-1960, Les Justes 1949 RĂ©dacteur en chef de Combat, il est de ces intellectuels qui se mĂȘlent ardemment Ă  l’actualitĂ© de leur temps marquĂ© par le totalitarisme, pour crier sa soif de justice, revendiquer dans L’Homme rĂ©voltĂ©, la libertĂ©, seule valeur impĂ©rissable de l’Histoire » et prĂ©fĂ©rer la rĂ©volte Ă  la rĂ©volution Je me rĂ©volte, donc nous sommes. » 
 L’internationalisme qui fut un beau rĂȘve n’est plus que l’illusion tĂȘtue de quelques trotskistes. »2833 Jean-Paul SARTRE 1905-1980, Situations III 1949 Pendant dix ans, de la LibĂ©ration aux Ă©vĂ©nements de Budapest, c’est l’époque des maĂźtres Ă  penser et des engagements impĂ©ratifs. Sartre rĂšgne en maĂźtre contestataire, et d’ailleurs contestĂ© 
 La vĂ©ritĂ© est une, seule l’erreur est multiple. Ce n’est pas un hasard si la droite professe le pluralisme. »2834 Simone de BEAUVOIR 1908-1986. Les Temps modernes, nos 109 Ă  115 1955, Jean-Paul Sartre Ces mots datent de 1955, belle Ă©poque du terrorisme sectarisme de la gauche communiste sĂ©vit naturellement contre la droite, mais se dĂ©chaĂźne aussi en guerre des faudra attendre les annĂ©es 1980 – dĂ©mobilisation, dĂ©sillusion, dĂ©politisation – pour voir le dĂ©clin de tous les ismes ». Catholicisme ou communisme exige, ou du moins prĂ©conise, une soumission de l’esprit [
] Le monde ne sera sauvĂ©, s’il peut l’ĂȘtre, que par des insoumis. »2835 AndrĂ© GIDE 1869-1951, Journal, 24 fĂ©vrier 1946 Les honneurs pleuvent sur le Gide d’aprĂšs-guerre, prix Nobel de littĂ©rature en 1947 pour son intrĂ©pide amour de la vĂ©ritĂ© ». Il a rompu avec le communisme en 1937, et vĂ©cu la guerre comme une ne songe plus qu’à sauver la culture de toute menace de totalitarisme 
 La guerre froide est une guerre limitĂ©e, limitation qui porte non sur les enjeux, mais sur les moyens employĂ©s par les belligĂ©rants [
] La guerre froide apparaĂźt, dans la perspective militaire, comme une course aux bases, aux alliĂ©s, aux matiĂšres premiĂšres et au prestige. »2836 Raymond ARON 1905-1983, Guerres en chaĂźne 1951 Fondateur avec Sartre des Temps Modernes, revue littĂ©raire, politique et philosophique, Ă©ditĂ©e par Gallimard, il s’en sĂ©pare bientĂŽt pour devenir Ă©ditorialiste au Figaro 1947-1977.Toute la QuatriĂšme RĂ©publique est placĂ©e sous le signe de la guerre froide », quand le rideau de fer » qui tombe divise l’Europe en deux mondes antagonistes La guerre a pris fin dans l’indiffĂ©rence et dans l’angoisse [
] la paix n’a pas commencĂ© », dit Sartre en 1945 
 La France est le seul grand pays Ă  recevoir de plein fouet tous les chocs majeurs de l’aprĂšs-guerre ruines, crise monĂ©taire, sĂ©quelles de guerre civile, difficultĂ©s sociales et surtout guerre froide et dĂ©colonisation. »2837 Jean-Pierre RIOUX nĂ© en 1939, La France de la QuatriĂšme RĂ©publique 1980-1983 Historien de ce passĂ© proche, il en dresse un tableau politique, Ă©conomique et social la QuatriĂšme – la plus mal aimĂ©e de toutes les RĂ©publiques – fit face, et pas toujours mal, Ă  tous ces problĂšmes, mourant finalement de son impossibilitĂ© Ă  rĂ©gler la dĂ©colonisation. La France est divisĂ©e en quarante-trois millions de Français. La France est le seul pays du monde oĂč, si vous ajoutez dix citoyens Ă  dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions. »2838 Pierre DANINOS 1913-2005, Les Carnets du major Thomson 1954 Grand succĂšs de librairie, pour ces Carnets prĂ©sentĂ©s comme la traduction des pensĂ©es d’un major anglais, et jouant sur le dĂ©calage entre les mentalitĂ©s nationales. Le procĂ©dĂ© rappelle les Lettres persanes de Montesquieu 
 L’opinion publique [
] est souvent une force politique, et cette force n’est prĂ©vue par aucune constitution. »2839 Alfred SAUVY 1898-1990, L’Opinion publique 1956 NĂ©e au siĂšcle des LumiĂšres, scientifiquement mesurĂ©e par les sondages depuis la veille de la Seconde Guerre mondiale, son influence se renforce encore Ă  l’arrivĂ©e de la tĂ©lĂ©vision. Le Journal tĂ©lĂ©visĂ© est lancĂ© par Pierre Sabbagh, en avril 1949, pour quelques centaines de privilĂ©giĂ©s. Il y aura 60 000 rĂ©cepteurs en 1954, 680 000 en 1958 
 L’avantage de l’instabilitĂ© pour un gouvernement, c’est qu’elle ne lui laisse pas le temps de se dĂ©savouer. »2840 Jean ROSTAND 1894-1977, InquiĂ©tudes d’un biologiste 1967 Mais l’inconvĂ©nient est qu’elle ne lui laisse pas le temps de construire. En fait d’instabilitĂ©, la QuatriĂšme RĂ©publique est bien la fille de la TroisiĂšme 21 gouvernements se succĂ©deront de 1947 Ă  1958. On prend les mĂȘmes et on recommence. »2841 Formule habituelle pour saluer les changements de gouvernement. On prend les mĂȘmes et on recommence ? 1978, Jean-François Kahn 
 Clemenceau dĂ©nonçait dĂ©jĂ  ces gouvernements qui se ressemblaient tous, faisant appel au mĂȘme personnel politique, dans la RĂ©publique des camarades ». Certains, par leur caractĂšre et leur autoritĂ© – tels Antoine Pinay, Pierre MendĂšs France – ne sont pas comme les autres et ne jouent pas ce jeu politicien, mais le systĂšme ne les laisse pas longtemps au pouvoir 
 Le rĂ©gime des partis, c’est la pagaille. »2842 Charles de GAULLE 1890-1970, entretien tĂ©lĂ©visĂ© avec Michel Droit, 15 dĂ©cembre 1965. Discours et messages pour l’effort, aoĂ»t 1962-dĂ©cembre 1965 1970, Charles de Gaulle Constat souvent rĂ©pĂ©tĂ©. La QuatriĂšme RĂ©publique pĂȘche comme la TroisiĂšme par ses partis trop puissants, ou plutĂŽt impuissants, archaĂŻques, aboutissant Ă  un rĂ©gime d’assemblĂ©e tyrannique. Mais il n’y a pas de dĂ©mocratie sans pluralitĂ© des pagaille » de ce rĂ©gime vient surtout du fait que le gouvernement, piĂ©gĂ© entre les oppositions gaulliste et communiste, tente de s’appuyer sur une troisiĂšme force » centriste MRP, socialistes SFIO 
 La QuatriĂšme RĂ©publique doit, pour une large part, la suite ininterrompue de ses dĂ©sastres et sa ridicule fin Ă  un personnel politique mal prĂ©parĂ© qui n’avait pas fait ses classes. »2843 François MAURIAC 1885-1970, Le Nouveau Bloc-notes, II, 1958-1960 MĂȘme constat d’échec que de Gaulle, mais diagnostic inverse J’ai toujours eu l’idĂ©e que ce ne sont pas les institutions qui corrompent les hommes, que ce sont, au contraire, les hommes qui corrompent les institutions. » L’ennui avec nos hommes politiques, c’est qu’on croit faire leur caricature, alors qu’on fait leur portrait. »2844 SENNEP 1894-1982, Potins de la CommĂšre, France-Soir, 18 juin 1958 C’est l’un des plus talentueux caricaturistes de la presse française, rĂ©solument de droite venu de l’Action française, mais gaulliste ralliĂ© en 1941, dessinateur attitrĂ© du Figaro. Quand les hommes ne choisissent pas, les Ă©vĂ©nements choisissent pour eux. »2845 Raymond ARON 1905-1983, Immuable et changeante. De la IVe Ă  la Ve RĂ©publique 1959 PassivitĂ© des citoyens, isolement de la classe politique, tels sont les vices intimes du rĂ©gime qui semble tourner en rond et s’autodĂ©truire – le cadavre bafouille ». On a pu dire qu’en se privant d’un de Gaulle, dĂšs ses premiers mois, la QuatriĂšme RĂ©publique se condamnait Ă  terme plus ou moins rapide. Le monde ne vaut que par les extrĂȘmes et ne dure que par les moyens ; il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modĂ©rĂ©s. »2846 AndrĂ© SIEGFRIED 1875-1959, citant Paul VALÉRY 1871-1945, De la QuatriĂšme Ă  la CinquiĂšme RĂ©publique au jour le jour 1958 
 Les libĂ©raux de droite et du centre servent de forces d’appoint, faisant pencher le flĂ©au tantĂŽt Ă  gauche, tantĂŽt Ă  droite, d’oĂč les majoritĂ©s fragiles et fluctuantes.

bernanos histoire d un homme libre