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LaGradiva est sans doute lâexemple le plus sĂ©duisant du lien que Freud Ă©tablit entre archĂ©ologie, psychanalyse et amour. Câest en 1906 que Carl Jung conseille Ă Freud la lecture de la nouvelle de Wilhelm Jensen, La Gradiva, Fantaisie pompĂ©ienne. "Ce roman publiĂ© en 1903 raconte lâhistoire dâun archĂ©ologue, Norbert Hanold, qui tombe en adoration devant un bas-relief du musĂ©e
Importancede lâamour en psychanalyse. Lâamour en psychanalyse est considĂ©rĂ© comme un domaine qui va au-delĂ du champ du Bien. Le psychanalyste doit se servir de lâamour en tant que moyen pour atteindre son but, lequel, en effet, ne doit pas ĂȘtre confondu avec un combat pour le Bien du sujet[1]. Il y a quelque chose de lâordre du rapport du sujet Ă lâamour
Psychanalyse Sur le plan psychique, la psychanalyse considÚre que les premiÚres relations parents-enfants sont déterminantes dans l'esprit d'une personne et de sa perception de l'amour. Les relations mÚre-fils ou pÚre-fille, notamment, sont particuliÚrement marquantes.Les relations parents-enfants sont généralement déséquilibrées : le parent répond aux besoins de l'enfant.
Dixans aprĂšs les premiĂšres rencontres et la crĂ©ation du groupe dâentraide et de soutien psy de la Montagne Limousine Au regard du contexte socio-politique modelant actuellement lâoffre de soin psy, les institutions, et leurs abords Au fil des rencontres avec des personnes et collectifs souhaitant trouver leur maniĂšre propre de faire soutien auprĂšs de []
Sen vient la nuit Tout lâmonde chez nous Et nous chantons CĂąline de blues. Câest quoi lâamour Câest quoi lâbonheur Ătre avec toi pour toute la vie Câest ça que jâveux. Ăa vaut la peine On sâaime toujours Regarde les donc MĂȘme leurs dĂ©sirs sâemparent de nous. CrĂ©dits. RĂ©alisation: Steven Levac et Mike Seguin-Lavigne. Avec la participation de Elizabeth Blouin
Sites De Rencontres ChrĂ©tiens Catholiques Gratuits. Le rĂȘve est le gardien du sommeil. Le diable est encore le meilleur subterfuge pour disculper Dieu. La conscience est la consĂ©quence du renoncement aux pulsions. L'origine des nĂ©vroses est Ă chercher dans des traumatismes apparus durant l'enfance. L'Ă©ducation doit chercher sa voie entre le Scylla du laissez-faire et le Charybde de l'interdiction. Il existe infiniment plus d'hommes qui acceptent la civilisation en hypocrites que d'hommes vraiment et rĂ©ellement civilisĂ©s. De quelque maniĂšre qu'on s'y prenne on s'y prend toujours mal. Le rĂȘve est la satisfaction d'un dĂ©sir. Les femmes, peu aptes Ă la sublimation, souffrent d'un trop-plein de libido. Des pensĂ©es surgissent subitement dont on ne sait d'oĂč elles viennent on n'est pas capable non plus de les chasser. Une fĂȘte est un excĂšs permis, voire ordonnĂ©. L'inconscient s'exprime Ă l'infinitif. On ne devient pas pervers, on le demeure. Faute de pouvoir voir clair, nous voulons, Ă tout le moins, voir clairement les obscuritĂ©s. Les qualitĂ©s de l'objet sexuel, nous les nommerons excitantes. Les femmes, c'est le continent noir. Autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rĂŽle d'un modĂšle, d'un objet, d'un associĂ© ou d'un adversaire. AprĂšs trente ans passĂ©s Ă Ă©tudier la psychologie fĂ©minine, je n'ai toujours pas trouvĂ© de rĂ©ponse Ă la grande question Que veulent-elles au juste ? L'activitĂ© sexuelle s'est d'abord Ă©tayĂ©e sur une fonction servant Ă conserver la vie, dont elle s'est rendue indĂ©pendante. La libertĂ© individuelle n'est nullement un produit culturel. Le bonheur est un rĂȘve d'enfant rĂ©alisĂ© dans l'Ăąge adulte. Au fond, personne ne croit Ă sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadĂ© de son immortalitĂ©. Ce qui caractĂ©rise toutes les perversions, c'est qu'elles mĂ©connaissent le but essentiel de la sexualitĂ©, c'est-Ă -dire la procrĂ©ation. La joie de satisfaire un instinct restĂ© sauvage est incomparablement plus intense que celle d'assouvir un instinct domptĂ©. Le diable n'est pas autre chose que l'incarnation des pulsions anales Ă©rotiques refoulĂ©es. L'humour ne se rĂ©signe pas, il dĂ©fie. Au commencement des temps, les mots et la magie Ă©taient une seule et mĂȘme chose. Quand on m'attaque, je peux me dĂ©fendre; mais devant les louanges, je suis sans dĂ©fense. L'accumulation met fin Ă l'impression de hasard. Notre conscience, loin d'ĂȘtre le juge implacable dont parlent les moralistes, est, par ses origines, de l'angoisse sociale» et rien de plus. L'auto-analyse est rĂ©ellement impossible... S'il en Ă©tait autrement, il n'y aurait pas de maladie. Parfois, un cigare n'est rien d'autre qu'un cigare. La grande question ... Ă laquelle je n'ai pas Ă©tĂ© capable de rĂ©pondre ... est - Que veut la femme?» Chaque rĂȘve qui rĂ©ussit est un accomplissement du dĂ©sir de dormir. L'homme Ă©nergique et qui rĂ©ussit, c'est celui qui parvient Ă transformer en rĂ©alitĂ©s les fantaisies du dĂ©sir. Si tu veux pouvoir supporter la vie, sois prĂȘt Ă accepter la mort ! Si l'humanitĂ© Ă©tait capable de s'instruire par l'observation directe des enfants, j'aurais pu m'Ă©pargner la peine d'Ă©crire ce livre. On a beau rĂȘver de boissons quand on a rĂ©ellement soif, il faut se rĂ©veiller pour boire. L'humour a non seulement quelque chose de libĂ©rateur, mais encore quelque chose de sublime et d'Ă©levĂ©. Quelquefois, un cigare est juste un cigare. Platon disait que les bons sont ceux qui se contentent de rĂȘver ce que les mĂ©chants font en rĂ©alitĂ©. Je ne m'intĂ©resse pas du tout Ă la vie aprĂšs la mort ! Ne jamais ĂȘtre nĂ©s, voilĂ l'idĂ©al pour les mortels ! Mais Ă peine si cela arrive Ă un sur cent mille ! Non, la science n'est pas une illusion. Mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu'elle ne peut pas nous donner. Le premier ĂȘtre humain Ă jeter une insulte, plutĂŽt qu'une pierre est le fondateur de la civilisation. Nous ne sommes jamais aussi mal protĂ©gĂ©s contre la souffrance que lorsque nous aimons. Nous ne savons renoncer Ă rien. Nous ne savons qu'Ă©changer une chose contre une autre. Les souvenirs oubliĂ©s ne sont pas perdus. Les grandes choses peuvent se manifester par de petits signes. Lacan Si vous avez compris, vous avez sĂ»rement tort. Mais est-ce qu'il ne se pourrait pas que le langage ait d'autres effets que de mener les gens par le bout du nez Ă se reproduire encore, en corps Ă corps ... La vie ne songe qu'Ă se reposer le plus possible en attendant la mort. La vie ne songe qu'Ă mourir. La psychanalyse est un remĂšde contre l'ignorance. Elle est sans effet sur la connerie. L'inconscient est le discours de l'autre. L'amour consiste Ă offrir quelque chose qu'on n'a pas Ă quelqu'un qui n'en veut pas. L'amour c'est donner ce qu'on n'a pas. Je dis toujours la vĂ©ritĂ© pas toute, parce que toute la dire, on n'y arrive pas... Les mots y manquent... C'est mĂȘme par cet impossible que la vĂ©ritĂ© ... Est-ce que vous vous ĂȘtes aperçu Ă quel point il est rare qu'un amour Ă©choue sur les qualitĂ©s ou les dĂ©fauts rĂ©els de la personne aimĂ©e ? Aimer, c'est essentiellement vouloir ĂȘtre aimĂ©. L'instinct, c'est la façon dont un organisme a Ă se dĂ©pĂȘtrer aux meilleures fins avec un organe. La rĂ©alitĂ© de l'Inconscient, c'est - vĂ©ritĂ© insoutenable - la rĂ©alitĂ© sexuelle. La dĂ©couverte de l'inconscient ... c'est que la portĂ©e du sens dĂ©borde infiniment les signes manipulĂ©s par l'individu. L'inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marquĂ© par un blanc ou occupĂ© par un mensonge c'est le chapitre censurĂ©. L'objet du dĂ©sir, au sens commun, est, ou un fantasme qui est en rĂ©alitĂ© le soutien du dĂ©sir, ou un leurre. C'est l'accusĂ© de rĂ©ception qui est l'essentiel de la communication en tant qu'elle est, non pas significative, mais signifiante. Ce qu'il faut faire comme homme ou comme femme, l'ĂȘtre humain a toujours Ă l'apprendre de toutes piĂšces de l'autre. ... L'angoisse est ce qui ne trompe pas. C'est le regard de l'autre qui me constitue. Le savoir est un fantasme qui n'est fait que pour la jouissance. Le second acte philosophique est de savoir rester Ă sa place. Le premier est de dĂ©finir oĂč elle se trouve. L'imaginaire et le rĂ©el sont deux lieux de la vie. Tout acte manquĂ© est un discours rĂ©ussi. La fonction du langage n'est pas d'informer, mais d'Ă©voquer. La loi et le dĂ©sir refoulĂ© sont une seule et mĂȘme chose. C'est lĂ l'effet pacifiant, apollinien, de la peinture. Quelque chose est donnĂ© non point tant au regard qu'Ă l'oeil, quelque chose qui comporte abandon, ... Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes, et qui pensent. L'amour, c'est offrir Ă quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas. VoilĂ la grande erreur de toujours s'imaginer que les ĂȘtres pensent ce qu'ils disent. Un sujet normal est essentiellement quelqu'un qui se met dans la position de ne pas prendre au sĂ©rieux la plus grande part de son discours intĂ©rieur.
Article paru dans la revue PLI n° 8 revue de psychanalyse de lâEPFCL-France pĂŽle Ouest Ă partir dâune intervention prononcĂ©e lors du SĂ©minaire collectif Lâacte analytique » Ă Rennes durant lâannĂ©e 2012-2013. En 1964, dans le sĂ©minaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan dit que Le transfert est un phĂ©nomĂšne oĂč sont inclus ensemble le sujet et le psychanalyste. Le diviser en termes de transfert et de contre-transfert, quelle que soit la hardiesse et la dĂ©sinvolture des propos quâon se permet sur ce terme, ce nâest jamais quâune façon dâĂ©luder ce dont il sâagit»[1]. Ce dont il sâagit câest de la question du transfert, comme phĂ©nomĂšne essentiel, nodal pour lâĂȘtre humain, Ă savoir le dĂ©sir. Dâautre part, toujours pour poursuivre notre questionnement concernant lâacte du psychanalyste, nous nous Ă©tions arrĂȘtĂ©s sur cette remarque de Lacan mentionnant le fait que la femme comprenne trĂšs trĂšs bien ce quâest le dĂ©sir de lâanalyste. Comment ça se fait-il ? »[2]. Dans la sĂ©ance du 27 fĂ©vrier, du sĂ©minaire LâAngoisse, il questionne la fonction du dĂ©sir dans lâamour. Pour autant que le dĂ©sir intervient dans lâamour et en est un enjeu essentiel, le dĂ©sir ne concerne pas lâobjet aimĂ© »[3]. Il nous indique que pour questionner ce que peut ĂȘtre le dĂ©sir de lâanalyste, il faut partir de lâexpĂ©rience de lâamour. Nous allons donc poursuivre cette question de lâamour dans le transfert et la position de lâanalyste en prenant appui ce soir sur deux points les prodigieuses confidences de Lucia Tower dans lâaveu trĂšs profond quâelle fait de son expĂ©rience. Cela ne peut Ă©viter de mettre les choses sur le plan du dĂ©sir »[4] et les facilitĂ©s de la position fĂ©minine quant au rapport au dĂ©sir »[5]. Lacan prĂ©cise le terme facilitĂ© », comme Ă©tant la façon dont Lucia Tower a rendu raison de la position analytique sinon plus sainement, du moins plus librement, dans son article. »[6]. Que signifient donc les facilitĂ©s de la position fĂ©minine par rapport au dĂ©sir », et le dĂ©sir ne concerne pas lâobjet aimĂ© » dont parle Lacan ? Quels liens peut-on faire entre lâamour et le dĂ©sir de lâanalyste? Quels liens entre lâamour et la psychanalyse ? La question de lâamour comme tromperie ? Lacan dans le sĂ©minaire Le transfert et son interprĂ©tation nous rappelle cette dimension toujours Ă©ludĂ©e quand il sâagit du transfert, Ă savoir quâil nâest pas simplement ce qui reproduit une situation, une action, une attitude, un traumatisme ancien. Ce qui se rĂ©pĂšte, câest quâil y a toujours une autre coordonnĂ©e, celle sur laquelle il met lâaccent Ă propos de lâintervention analytique de Socrate, Ă savoir nommĂ©ment, un amour prĂ©sent dans le rĂ©el. Il prĂ©cise nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas quâil est aussi la consĂ©quence de cet amour-lĂ . Câest en fonction de cet amour, disons rĂ©el, que sâinstitue ce qui est la question centrale du transfert, Ă savoir celle que se pose le sujet concernant ce qui lui manque, car câest avec ce manque quâil aime, ce nâest pas pour rien que, depuis toujours, je vous serine que lâamour câest de donner ce quâon nâa pas »[7]. Comment pourrions-nous expliciter ce que Lacan dit de cet amour toujours prĂ©sent dans le rĂ©el » dans lâanalyse ? Il me semble que câest un amour qui ne se laisse pas prendre aux sĂ©ductions et aux enjeux de la mascarade phallique qui rĂ©gissent, au niveau imaginaire, les rapports entre les sexes. Peut-on alors illustrer cet amour rĂ©el en prenant appui sur ce passage de Lacan[8] dans le sĂ©minaire Encore oĂč le dĂ©placement de la nĂ©gation de la contingence Ă la nĂ©cessitĂ© serait lĂ le point de suspension Ă quoi sâattache tout amour » ? Peut-on entendre cela comme la rencontre du sujet avec ses symptĂŽmes, ses affects, avec ce qui le marque donc de la contingence, que lâon peut formuler par cela cesse de ne pas sâĂ©crire ». Et la rencontre avec le dĂ©sir de lâanalyste, comme la nĂ©cessitĂ©, soit lâamour, comme ce qui ne cesse pas de sâĂ©crire » ? Le temps de suspension serait lâillusion pendant un temps, cette mise Ă distance de cet impossible, de ce non-rapport sexuel, de cette mise Ă distance de lâaffrontement avec le non-rapport sexuel, avec le rĂ©el que lâon peut Ă©crire ! Cela ne cesse pas de ne pas sâĂ©crire ». Câest en fonction de cet amour disons rĂ©el que sâinstitue ce qui est la question centrale du transfert, celle que se pose le sujet concernant lâagalma, Ă savoir ce qui lui manque, car câest avec ce manque, que le sujet aime. Lacan poursuit câest le mĂȘme principe que le complexe de castration. Pour avoir le phallus, pour pouvoir sâen servir, il faut justement ne pas lâĂȘtre ».[9] Câest en 1895 que Freud dans les Etudes sur lâhystĂ©rie, dĂ©signe le transfert Ăbertragung comme un faux nouage, une fausse association. Une mĂ©salliance.[10] Le transfert est moins clair et moins simple quâil nây paraĂźt. Peut on dire quâune imposture est inscrite au centre du champ analytique avec une demande ambiguĂ« et Ă©quivoque qui dirait comme un cailloux riant au soleilâŠJe te demande de me refuser ce que je tâoffre, parce que ce nâest pas ça »[11]. Lacan relĂšve que câest lâinstant de la rencontre du dĂ©sir du patient avec le dĂ©sir de lâanalyste, oĂč Le sujet en tant quâassujetti au dĂ©sir de lâanalyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui mĂȘme cette faussetĂ© essentielle quâest lâamour »[12]. Freud repĂšre comment le transfert ne saurait ĂȘtre atteint in absentia, in effigie. Cela signifie, me semble-t-il, que le transfert nâest pas, de sa nature, lâombre de quelque chose qui eĂ»t Ă©tĂ© auparavant vĂ©cu. Bien au contraire, le sujet, en tant quâassujetti au dĂ©sir de lâanalyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui-mĂȘme cette faussetĂ© essentielle qui est lâamour ».[13] Lâeffet de transfert, câest cet effet de tromperie en tant quâil se rĂ©pĂšte prĂ©sentement ici et maintenant »[14]. Lacan dans le SĂ©minaire Encore, indique que lâamour dans lâanalyse, nous nâavons affaire quâà ça, et ce nâest pas par une autre voie quâelle opĂšre. Mais Aimer, câest essentiellement vouloir ĂȘtre aimĂ© ».[15] Câest pourquoi derriĂšre lâamour dit de transfert, nous pouvons dire que ce quâil y a, câest lâaffirmation du lien du dĂ©sir de lâanalyste au dĂ©sir du patient ».[16]Lacan insiste sur cette dimension de tromperie dans le lien transfĂ©rentiel. Si le transfert consiste Ă dĂ©sirer le dĂ©sir de lâAutre, il place du mĂȘme coup lâanalyste dans la position du dĂ©sirĂ©. Lâanalyste devient le lieu oĂč vient se loger lâobjet du dĂ©sir du sujet. Lâamour et le dĂ©sir du sujet visent lâobjet placĂ© dans lâanalyste. Le dĂ©sir de lâanalyste permet donc au patient de repĂ©rer au-delĂ des mirages de lâamour lâobjet du dĂ©sir Ă partir du signe du manque dans lâAutre. Câest donc finalement les questions de la ruse et du semblant qui sont lĂ prĂ©sentes me semble tâil. Un article de VĂ©ronique Mariage sur ce sujet le mentionne ainsi une analyse est une histoire dâamour que dĂ©loge lâanalyste par son dĂ©sir ».[17] La femme et la ruse Lacan a toujours affirmĂ© que les femmes avaient un rapport privilĂ©giĂ©, une sorte de connivence naturelle avec la psychanalyse. En relisant et commentant cet article de Lucia Tower sur lequel nous allons prendre appui ce soir et dont Marie-ThĂ©rĂšse Gournel va nous parler, nous verrons comment elle va, mĂȘme sans lâarticuler, le nommer, occuper de fait sa place dâanalyste lorsquâelle va sâaviser de ne pas contenir, de ne pas incarner lâobjet cause du dĂ©sir de lâanalysant. Lucia Tower va se laisse mener par lâĂ©rotique analytique de la cure en se conduisant comme un partenaire fĂ©minin. Comme le mentionne Lacan, si les femmes ont cette aisance, câest en grande partie dĂ» Ă la singularitĂ© de leur rapport Ă lâinconscient ou encore Ă la forme mĂȘme du complexe de castration fĂ©minin. Câest un fait bien Ă©tabli, quand elles se rangent, elles aussi sous la banniĂšre du phallus, ce nâest pas, comme les hommes, sous la contrainte dâune menace, mais par le constat dâune absence. Lâissue du complexe dâĆdipe est diffĂ©rente comme chacun sait pour la femme. Pour elle câest beaucoup plus simple, elle nâa pas Ă faire cette identification. Elle sait oĂč il est, elle sait oĂč elle doit aller le prendre, câest du cĂŽtĂ© du PĂšre, vers celui qui lâa, et cela aussi vous indique en quoi ce quâon appelle une fĂ©minitĂ©, une vraie fĂ©minitĂ© a toujours un peu aussi une dimension dâalibi. Les vraies femmes, ça a toujours quelque chose dâun peu Ă©garĂ© »[18]. Lacan prĂ©cise ce qui est pour ces femmes analystes un atout majeur. Il le dit ainsi Ce manque, ce signe moins dont est marquĂ©e la fonction phallique pour lâhomme qui fait que pour lui sa liaison Ă lâobjet doit passer par cette nĂ©gativation du phallus, par le complexe de castration, cette nĂ©cessitĂ© qui est le statut du moins phi au centre du dĂ©sir de lâhomme, voilĂ ce qui pour la femme nâest pas un nĆud nĂ©cessaire. Ce nâest pas dire quâelle ne soit pas pour autant sans rapport avec le dĂ©sir de lâAutre, mais justement, câest bien au dĂ©sir de lâAutre comme tel, quâelle est en quelque sorte confrontĂ©e, affrontĂ©e. Câest une simplification que, pour elle, cet objet phallique ne vienne, par rapport Ă cette confrontation, quâen second et pour autant quâil joue un rĂŽle dans le dĂ©sir de lâAutre. Ce rapport simplifiĂ© avec le dĂ©sir de lâAutre, câest ce qui permet Ă la femme quand elle sâemploie Ă notre noble profession, dâĂȘtre Ă lâendroit de ce dĂ©sir, dans un rapport quâil faut bien dire manifeste chaque fois quâelle aborde ce champ confusĂ©ment dĂ©signĂ© comme celui de contre-transfert â et qui est en fait celui du dĂ©sir du psychanalyste â dans un rapport que nous sentons beaucoup plus libre »[19]. Pour la femme, ce phallus quâelle nâa pas, elle lâest symboliquement pour autant quâelle est lâobjet du dĂ©sir de lâautre. Câest pour ĂȘtre le phallus, câest-Ă -dire le signifiant du dĂ©sir de lâAutre, que la femme va rejeter une part essentielle de la fĂ©minitĂ© dans la mascarade cf. Joan RiviĂšre. La femme leurre par le leurre mĂȘme, la fĂ©minitĂ© se rĂ©sume Ă la prĂ©sentation de cette parure du vide. Le dĂ©sir de lâanalyste et la fonction de lâanalyste du cĂŽtĂ© de la mascarade Lacan, lui, explore la fonction de lâanalyste du cĂŽtĂ© de la mascarade fĂ©minine ; la mascarade nâest pas lâexclusivitĂ© de ceux qui avancent dans la vie avec lâapparence dâune femme. Dire que lâanalyste se conduit comme un partenaire fĂ©minin, câest dire quâil rĂ©pond comme une friendly wife, ce que fera Lucia Tower, avec un de ses patients, en portant un masque comme le propose Joan RiviĂšre, ou en faisant le travail dâillusionniste comme le mentionne Lacan en 1936. Lâanalyste se laisse mener par le malentendu et, le moment venu, tout simplement il nâoppose aucune rĂ©sistance Ă ce que lâĂ©quivoque tombe. Occuper cette place nâen passe pas par une technique, par une volontĂ© de lâanalyste, encore moins Ă la comme suite dâune Ă©laboration thĂ©orique. Si Lacan insiste sur le dĂ©sir de lâanalyste comme opĂ©rateur, câest parce que ce nâest pas selon son dĂ©sir de sujet que lâanalyste opĂšre, câest un tenant lieu dâun artifice. Pour soutenir le dĂ©sir de lâanalysant, il ne sâagit pas dâun semblant de dĂ©sir, mais de faire semblant dâun dĂ©sir qui opĂšre rĂ©ellement, dans ces rencontres manquĂ©es du sujet avec lâAutre ».[20] Mais comment Ă lieu cette opĂ©ration ? Telle est la question. Une rĂ©ponse peut-elle ĂȘtre du cĂŽtĂ© de lâamour rĂ©el ? En effet comme le mentionne Lacan Seul lâamour rĂ©el permet Ă la jouissance de condescendre au dĂ©sir »[21]. Condescendre », cĂ©der complaisamment est le mot qui souligne ici un mouvement entre le dĂ©sir et la jouissance, mais peut-ĂȘtre aussi une forme de circularitĂ© entre celle-ci et lâamour. La rencontre avec le dĂ©sir de lâanalyste est-elle le lieu dâune ruse pour dĂ©busquer lâinconscient, pour permettre Ă la jouissance de condescendre au dĂ©sir pour le sujet de lâinconscient ? En voici une illustration littĂ©raire dans Les lieux dâune ruse de Georges Perec[22] Je vins pendant 4 ans, mâenfoncer dans ce lieu sans histoire, dans ce lieu inexistant qui allait devenir le lieu de mon histoire ⊠lâAutre derriĂšre ne disait rien. A chaque sĂ©ance jâattendais quâil parle. JâĂ©tais persuadĂ© quâil me cachait quelque chose, quâil en savait beaucoup plus quâil ne voulait bien en dire, quâil nâen pensait pas moins, quâil avait son idĂ©e derriĂšre la tĂȘte ⊠lorsque jâessayais de parler, de dire quelque chose de moi, dâaffronter ce clown intĂ©rieur qui jonglait si bien avec mon histoire, ce prestidigitateur qui sâavait si bien sâillusionner lui-mĂȘme, tout de suite jâavais lâimpression dâĂȘtre en train de recommencer le mĂȘme puzzle comme si, Ă force dâen Ă©puiser une Ă une toutes les combinaisons possibles je pouvais un jour arriver enfin Ă lâimage que je cherchais ⊠il fallait que je revienne sur mes pas, que je refasse ce chemin parcouru dont jâavais brisĂ© les fils. De ce lieu souterrain, je nâai rien Ă dire je sais quâil eut lieu et que dĂ©sormais la trace est inscrite en moi et dans les textes que jâĂ©cris ». Il me semble que Georges Perec vient lĂ nous indiquer comment la rencontre avec le dĂ©sir de son analyste, devient le lieu de lâobjet perdu et la trace quâil en retrouve pour lui du cĂŽtĂ© de lâĂ©criture. Il nây a pas dâobjet qui puisse combler un sujet. Das Ding est la chose perdue du fait de lâaccĂšs au langage. Heidegger nous aide Ă concevoir Das ding par la mĂ©taphore du vase. Le vase enserre cette chose ». Ce vase que le potier façonne autour dâun vide avec sa main. Ce vide nâest pas rien, câest la rĂ©vĂ©lation de lâĂȘtre ». Maurice Blanchot Ă©crit que la rĂ©ponse Ă la question câest le meurtre de la question. Il me semble que lâon peut entendre cela comme le dĂ©sir ne restant vif que parce quâaucun objet y compris le savoir et les connaissances comme objet dĂ©sirable ne saurait le combler. Peut-on dire que Georges Perec dans son texte, nomme ainsi ce tenant lieu dâartifice ? ». Il sâagit de donc de dĂ©finir les coordonnĂ©es que lâanalyste doit ĂȘtre capable dâatteindre pour simplement occuper la place qui est la sienne, laquelle se dĂ©finit comme celle quâil doit offrir vacante au dĂ©sir du patient pour quâil se rĂ©alise comme dĂ©sir de lâAutre[23] ». En consĂ©quence, il sâagit de situer ce que doit ĂȘtre, ce quâest fondamentalement la production du dĂ©sir de lâanalyste, posĂ© comme un dĂ©sir spĂ©cifique, un dĂ©sir inĂ©dit, par Lacan. Câest bien pourquoi Lacan affirme que la jouissance doit condescendre au dĂ©sir via lâamour. La fonction de lâamour Ă©tant alors dâorienter le dĂ©sir de lâanalysant, Ă partir de lâabsence de la Chose maternelle, vers lâobjet a de substitution et le plus-de-jouir. Lâamour ne rĂ©pond que dâun manque. Autrement dit le ternaire jouissance-amour-dĂ©sir suggĂšre une circulation signifiante alternĂ©e, de la jouissance au dĂ©sir et du dĂ©sir Ă la jouissance. La fin de lâanalyse sâaccompagne dâun dĂ©tachement Ă lâĂ©gard du sujet supposĂ© savoir, tandis que se met Ă nu ce que la prĂ©sence de lâanalyste cachait, Ă savoir lâobjet sous son aspect pulsionnel. Dans ce moment, ce qui se propose au sujet est la rencontre avec le rĂ©el de sa cause, son horreur propre », qui peut lui donner appui pour un dĂ©sir de savoir nouveau. Dans le fantasme, le sujet adopte une nouvelle position par rapport Ă lâobjet. Lâobjet nâest plus un objet manquant par essence, et qui pourrait complĂ©ter son ĂȘtre ; il devient plutĂŽt un objet qui, en tant que cause, le pousse Ă chercher, Ă complĂ©ter ce qui ne pourra jamais ĂȘtre comblĂ©. Soit un dĂ©sir inĂ©dit pour un savoir Ă construire. Dans son livre, Une saison chez Lacan, Pierre Rey illustre me semble tâil le dĂ©sir de lâanalyste Ă partir du tableau La dentelliĂšre, de Vermeer. Le tableau entier sâordonne autour de la seule chose que le peintre ne donne pas Ă voir, lâaiguille avec laquelle brode la dentelliĂšre. Supprimez ce point central invisible, la toile fout le camp, elle ne signifie plus rien »[24]. Le point focal du tableau serait donc le dĂ©sir de lâanalyste ? Sans aiguille pas de broderie ! [1] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, [2] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil, 2004, leçon du 13/03/1963 p. 208. [3] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 180. [4] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 175. [5] Ibid., leçon du 27/03/1963, p. 229. [6] Ibid. [7] Ibid., leçon du 16/01/1963, [8] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil 1975, leçon de juin 1975, p. 132, le rat dans le labyrinthe. [9] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil 2004, leçon du 16/01/1963, p. 128. [10] FREUD S., Breuer J., 1985, Etudes sur lâhystĂ©rie, 11° Ă©dition, Paris, PUF, 1992, ch. VI, p. 245-246. [11] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XIX, âŠOu pire, Paris, Seuil, 2011, titre du chapitre 6 . [12] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, leçon du 17/06/1984, p. 282, De lâinterprĂ©tation au transfert ». [13] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 64. [14] Ibid., p. 283. [15] Ibid., p. 282. [16] Ibid., p. 283. [17] MARIAGE V., Le dĂ©sir analytique en question », in Revue La Cause Freudienne, n° 51. [18] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre V, Les formations de lâinconscient, Paris, Seuil, 1998, leçon du 22/01/1958, p. 195. [19] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil, 2004. [20] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VII, LâEthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986. [21] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil 2004, p. 209. [22] PEREC G., Les lieux dâune ruse », in Penser/classer. [23] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VIII Le Transfert, Paris, Seuil 2001, p. 130. [24] REY P., Une saison chez Lacan, Ed. Poche Point Essais, 2007, p. 73.
Lâamour peut ĂȘtre dĂ©fini comme un intĂ©rĂȘt, un goĂ»t trĂšs vif manifestĂ© par quelquâun pour une catĂ©gorie de choses, pour telle source de plaisir ou de satisfaction Cf. Larousse. Le mot Monde » vient du grec Cosmos»; câest un systĂšme, une rĂ©alitĂ© de conjonctures que nous rencontrons tous les jours. Ce sont aussi des influences ou tendances Ă©tablies sous lâĂ©gide du malin. 1 Jean 2 15-17 LSG Nâaimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelquâun aime le monde, lâamour du PĂšre nâest point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et lâorgueil de la vie, ne vient point du PĂšre, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volontĂ© de Dieu demeure Ă©ternellement. » Que signifie cette recommandation? Et pourquoi le fait dâaimer le monde fait de nous des ennemis de Dieu ? Non, non le mot nâest pas trop fort ! En effet, la Parole est mĂȘme trĂšs claire Ă ce sujet. Jacques 4 4 LSG AdultĂšres que vous ĂȘtes! Ne savez-vous pas que lâamour du monde est inimitiĂ© contre Dieu ? Celui donc qui veut ĂȘtre ami du monde se rend ennemi de Dieu.» Lâ inimitiĂ© est un sentiment dâhostilitĂ©, dâaversion, voire de haine. Mais alors quâest-ce que lâamour du monde? Cela veut-il dire que nous devrions vivre en autarcie, coupĂ©s du monde et de tout ce qui sây rapporte? Dans le monde mais pas du monde ! Non, le Seigneur JĂ©sus ne dĂ©sire pas que nous soyons coupĂ©s du monde, loin de tout, et que nous vivions de façon sectaire. Le PĂšre Lui-mĂȘme Lâa envoyĂ© dans le monde pour une mission que nous connaissons, celle de venir libĂ©rer les captifs, guĂ©rir les malades, donner la vie en abondance, etc. Et Il a accompli Sa mission avec brio, par ce sacrifice suprĂȘme Ă la croix ! Dans la priĂšre que JĂ©sus adresse au PĂšre dans Jean 17, il y a une nuance faite entre le fait dâĂȘtre dans le monde et le fait dâappartenir au monde. En effet, nous sommes dans le monde mais nous ne sommes pas du monde. Cela veut dire que nous ne devons pas nous laisser influencer et vivre selon ses principes les nouvelles tendances, lâappĂąt du gain, les plaisirs charnels, etc. Revenons Ă notre verset de base, 1 Jean2 15-17. Lorsque nous aimons le monde, câest-Ă -dire, lorsque nous laissons de vains dĂ©sirs nous dominer, nous nâavons pas de ce fait, lâamour de Dieu en nous La convoitise de la chair est tout ce qui a rapport avec les Ćuvres de la chair. Galates 519-21 nous en donne une liste dĂ©taillĂ©e, mais en voici dĂ©jĂ quelques-unes lâimpudicitĂ©, lâidolĂątrie, les jalousies, les divisions, ou encore lâivrognerie. La convoitise des yeux est axĂ©e sur lâapparence extĂ©rieure, le paraĂźtre et le culte de la beautĂ©. Lâorgueil de la vie sâapparente Ă de la cupiditĂ©, la soif du pouvoir et au dĂ©sir de possĂ©der toujours plus. Toutes ces choses nous Ă©loignent de Dieu, sachant que Dieu est Esprit et que les dĂ©sirs de la chair sont contraires Ă ceux de lâEsprit. Nous ne pouvons pas Ă la fois servir ces choses et aimer Dieu. Rappelons-nous donc ce que nous dit Matthieu 6 24 LSG Nul ne peut servir deux maĂźtres. Car, ou il haĂŻra lâun, et aimera lâautre ou il sâattachera Ă lâun, et mĂ©prisera lâautre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » Rien quâen observant les temps dans lesquels nous vivons, tout pousse Ă la perversion et autres dĂ©rives. Lâune des armes que le diable utilise est la sĂ©duction. Il viendra toujours nous tenter avec des propositions qui Ă premiĂšre vue paraissent attrayantes, mais qui pour finir, nous conduiront Ă notre perte. Jacques 1 13-15 LSG Que personne, lorsquâil est tentĂ© ne dise Câest Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut ĂȘtre tentĂ© par le mal, et Il ne tente Lui-mĂȘme personne. Mais chacun est tentĂ© quand il est attirĂ© et amorcĂ© par sa propre convoitise. Puis, la convoitise, lorsquâelle a conçu, enfante le pĂ©chĂ©; et le pĂ©chĂ© Ă©tant consommĂ©, produit la mort. » Nos alliĂ©s le Saint-Esprit et la Parole de Dieu! Jean 15 18-19 LSG Si le monde vous hait, sachez quâil Mâa haĂŻ avant vous. Si vous Ă©tiez du monde, le monde aimerait ce qui est Ă lui; mais parce que vous nâĂȘtes pas du monde, et que Je vous ai choisis du milieu du monde, Ă cause de cela le monde vous hait. » Le Seigneur savait quâaprĂšs Son dĂ©part, les choses ne seraient pas toujours faciles pour nous. Pour avoir Lui-mĂȘme Ă©tĂ© dans le monde, Il savait combien la tĂąche pourrait sâavĂ©rer ardue et savait que nous aurions des tribulations. Câest pour cela quâIl nous a fait la promesse de nous envoyer le Saint-Esprit, le consolateur, qui nous conduirait dans toute la Lui qui nous guide, nous Ă©claire et nous rĂ©vĂšle les mystĂšres de la Parole, afin que nous ne pĂ©rissions point par manque de connaissance. Dans Matthieu 4, le Seigneur JĂ©sus a su rĂ©sister au diable en lui prĂ©sentant la Parole avec le fameux Il est Ă©crit !». ConnaĂźtre la Parole de Dieu et la maĂźtriser est primordial dans notre marche chrĂ©tienne. Une relation privilĂ©giĂ©e et intime avec le Saint-Esprit saura nous garder de toutes ces convoitises. Nous serons Ă mĂȘme de laisser Ses dĂ©sirs prendre la place dans nos cĆurs. Comme nous le savons, notre Dieu est un Dieu jaloux. Dans DeutĂ©ronome 5 9, la Parole nous met en garde contre lâidolĂątrie. Par moment, et Ă tort, nous avons tendance Ă penser que lâidolĂątrie, câest seulement se prosterner devant des images taillĂ©es ou des reprĂ©sentations quelconques. LâidolĂątrie est beaucoup plus subtile que cela; elle consiste aussi Ă aimer une personne, une activitĂ©, ou encore un objet plus que Dieu. Cela peut bien ĂȘtre Ă©galement une carriĂšre, un projet, des biens matĂ©riels, une relation, etc. Toutes ces choses ne sont pas mauvaises, mais elles ne doivent pas prendre la place de Dieu sur le trĂŽne de nos cĆurs. Ne pas possĂ©der certaines choses ne signifie pas que nous sommes pauvres ou malheureux. Le Seigneur ne dĂ©sire pas non plus que nous ayons une vie misĂ©rable. Bien au contraire, Il souhaite que nous prospĂ©rions Ă tous Ă©gards, câest-Ă -dire quâIl dĂ©sire que nous soyons comblĂ©s et prospĂšres dans tous les aspects de nos vies. Seulement, nous devons garder Ă lâesprit que notre bien le plus prĂ©cieux, câest notre salut. Que servirait-il Ă un homme de gagner tout le monde, sâil perdait son Ăąme ? » demande JĂ©sus dans Matthieu 16 26 LSG. En effet, aspirer Ă vivre une vie agrĂ©able et confortable nâest pas une mauvaise chose en soi, cependant nous ne devons pas omettre que nous sommes de passage sur la terre. Matthieu 633 BDS Faites donc du Royaume de Dieu et de ce qui est juste Ă ses yeux votre prĂ©occupation premiĂšre, et toutes ces choses vous seront donnĂ©es en plus.» Voici lâune des recommandations que le Seigneur nous a donnĂ©e. En effet, nous devons plutĂŽt aspirer aux choses dâen haut; se soucier avant tout, des intĂ©rĂȘts du Royaume. Nous avons un mandat de la part du Seigneur et avons un rĂŽle Ă jouer. Nous sommes des disciples, et nous ne devons pas attendre patiemment le retour du MaĂźtre et subir le monde. Notre prioritĂ© doit ĂȘtre de rĂ©pandre la Bonne Nouvelle du Salut autour de nous. En tant que chrĂ©tiens, nous devons avoir soif de justice. Comme le Seigneur nous le recommande, nous ne devons pas nous soucier du lendemain, ni sâinquiĂ©ter du manger ou du boire, ou de quoi nous serons vĂȘtus, car en le faisant, nous agissons comme des paĂŻens. Notre PĂšre cĂ©leste saura toujours prendre soin de nous et nous combler au-delĂ de nos attentes. Le monde dans lequel nous vivons passera, ainsi que sa convoitise. Mais si nous faisons la volontĂ© de Dieu, nous demeurons Ă©ternellement. Oui, ce monde et tout ce quâil propose passera, mais La parole de Dieu, elle ne passera jamais.
ï»ż ï»żï»ż Le sĂ©rieux » de lâamour de transfert Merci Ă Marc Darmon pour son invitation. Elle mâa permis de relire Observations sur lâamour de transfert », un texte que je croyais bien connaĂźtre mais qui, comme tous les bons textes lorsquâon les relit, mâa rĂ©servĂ© une petite surprise, et câest par elle que je vais commencer. Deux points me sont en effet apparus clairement et pour la premiĂšre fois. Dâabord le terme de sĂ©rieux », que lâon peut lire par deux fois dĂšs la premiĂšre page, sĂ©rieux qui nâest pas sans faire rĂ©sonner pour nous la façon dont Lacan le lie Ă la sĂ©rie, la sĂ©rie des cas pris un par un mais tout aussi bien la longue sĂ©rie que Freud Ă©voque, celle des mĂ©decins quâune patiente qui leur aurait manifestĂ© son amour pourrait ĂȘtre amenĂ©e Ă consulter, sâils considĂ©raient que son amour de transfert Ă©tait incompatible avec la poursuite du traitement. Que sâagit-il donc pour Freud de prendre au sĂ©rieux. Le transfert ou lâamour ? Les deux, bien que seul le transfert soit un concept analytique comme Lacan le pointera en 1954 il en fera dix ans plus tard lâun des quatre concepts fondamentaux. Lâamour donc, que Freud reconnaĂźt comme un amour authentique, vĂ©ritable, c'est-Ă -dire indice dâune vĂ©ritĂ© inconsciente insue. Lacan prĂ©fĂšre, de façon plus insistante que Freud, associer Ă lâamour le comique, le comique du phallus, et rĂ©server lâadjectif vĂ©ritable Ă la psychanalyse, ce qui lui fait du mĂȘme coup dire que plus nous sommes proches de la psychanalyse amusante, plus câest la vĂ©ritable psychanalyse » Dans le sĂ©minaire quâil consacre au transfert, il insiste sur lâamour comme mĂ©taphore, comme transfert dâun manque de lâun Ă lâautre, lâaimant Ă©tant manquant de quelque chose, dâun avoir, et lâaimĂ© ne sachant pas ce quâil a, c'est-Ă -dire manquant dâun savoir sur son ĂȘtre. Mais revenons Ă Freud. Sont donc Ă considĂ©rer comme sĂ©rieux lâamour et le transfert. Les deux sont indissolublement liĂ©s puisque cet amour est Ă considĂ©rer non seulement comme un signe du transfert mais aussi comme une rĂ©sistance au transfert. Cela nâest pas nouveau, Freud lâavait dĂ©jĂ dĂ©pliĂ© trois ans auparavant, en 1912, dans La dynamique du transfert ». Il y relevait lâapparition inĂ©vitable du transfert dans la cure, remarquait quâil Ă©tait Ă la fois lâagent mĂȘme de lâaction thĂ©rapeutique et la plus forte des rĂ©sistances, du fait de sa dualitĂ©, de son ambivalence, amour et hostilitĂ© sây cĂŽtoyant hainamoration, dira Lacan, sous entendant ainsi la troisiĂšme occurrence des passions du moi, lâignorance. Avec le pacte analytique, note-t-il pp. 190-191 du sĂ©minaire I, nous engageons le sujet dans une recherche de la vĂ©ritĂ©. On constitue ainsi son ignorance, qui nâest pas mĂ©connaissance car la mĂ©connaissance, elle, comporte une certaine organisation dâaffirmations et de nĂ©gations Ă quoi le sujet est attachĂ©, et que la cure remaniera. Il ajoute plus loin, que les trois registres R,S, I sont impliquĂ©s, lâamour se situant Ă la jonction de S et I, la haine Ă celle de I et R, lâignorance Ă celle de R et S. Ce qui est nouveau, câest que Freud aborde lĂ la question du maniement du transfert et de la direction de la cure. Mais pourquoi nây vient-il quâen 1915, alors quâil signale dâemblĂ©e dans cet Ă©crit que lâĂ©tude de lâamour de transfert est depuis longtemps devenue une nĂ©cessitĂ© vitale pour la technique psychanalytique » ? Vous remarquerez que Lacan, de mĂȘme, nâabordera le transfert que plus de quinze ans aprĂšs le dĂ©but de son enseignement et juste un an aprĂšs le sĂ©minaire sur lâĂ©thique de la psychanalyse. VoilĂ le deuxiĂšme point qui mâa retenue, la date de parution de lâarticle, 1915, et les 3 ans qui sĂ©parent La dynamique du transfert » oĂč Freud traite de la rĂ©sistance du cĂŽtĂ© du malade, du patient quâil met dâailleurs essentiellement au fĂ©minin de lâanalysĂ© comme lâappellera Lacan avant quâil ne devienne, en octobre 1967, le psychanalysant et Ă partir de 68 lâanalysant tout court ; lâĂąme ou plutĂŽt la diffĂ©rence entre le corps et lâĂąme, non pertinente pour ce quâil en est de la psychanalyse, disparaĂźt, en mĂȘme temps que lâactivitĂ© passe du cĂŽtĂ© patient, tandis que du cĂŽtĂ© analyste se situera lâacte, et l âarticle de 1915 oĂč câest de la rĂ©sistance du mĂ©decin Ă la psychanalyse quâil sâagit. Vous aurez sans doute remarquĂ© que dans lâarticle de 1912, Freud cite discrĂštement, en notes en bas de pages, Bleuler , prĂ©sident de la section zurichoise et Jung , prĂ©sident de lâIPA, Ă qui il emprunte les termes dâambivalence et dâintroversion. En 1915, si la reculade de Breuer devant lâamour de transfert dâAnna O. est Ă©voquĂ©e rapidement mais explicitement, la rĂ©fĂ©rence Ă Jung, trĂšs prĂ©sente, reste absolument implicite. Pourquoi donc Freud a-t-il dĂ©cidĂ© de faire fi de la discrĂ©tion mĂ©dicale Ă laquelle, nous dit-il, il sâĂ©tait jusquâalors tenu ? Parce quâil a dĂ©jĂ rompu le silence un an plus tĂŽt, dans sa Contribution Ă lâhistoire du mouvement psychanalytique », quâil nâa pu faire paraĂźtre quâen juin 1914, une fois rĂ©solues les crises auxquelles a dĂ» faire face la toute jeune IPA. Crises rĂ©solues par deux dĂ©fections majeures et douloureuses » reconnaĂźt-il, celle dâAdler, prĂ©sident de la section viennoise, en 1911 lâIPA nâa alors quâun an dâexistence, et celle de Jung, son premier prĂ©sident, réélu en 1913 et qui vient de dĂ©missionner de la prĂ©sidence le 20 avril 1914. En juillet 1914, soit un mois aprĂšs la parution de lâarticle que Freud qualifie lui-mĂȘme de bombe », Jung dĂ©missionne de lâIPA, bientĂŽt suivi par toute la section zurichoise. Dans Contribution Ă lâhistoire du mouvement psychanalytique » en effet, Freud dĂ©montre que ni les thĂ©ories dâAdler, ni celles de Jung ne relĂšvent de la psychanalyse. Exit les socialistes Adler et les religieux Jung, Pfister et les Zurichois. La psychanalyse nâest ni un mouvement politique, ni un mouvement mystico-religieux. AprĂšs donc quâil ait Ă nouveau dĂ©fini ce quâest la psychanalyse et ce quâelle nâest pas, Freud sâattaque Ă dĂ©finir qui est psychanalyste et qui ne lâest pas. Est psychanalyste, nous dit-il, celui qui ne recule ni ne cĂšde devant lâamour de transfert. Câest donc dâune question Ă©minemment sĂ©rieuse, clinique, Ă©thique et politique, que traite lâarticle de 1915, celle du maniement du transfert par celui qui se rĂ©clame de la psychanalyse, et donc celle de la position du psychanalyste dans la cure , question qui laisse poindre celle qui se posera peu aprĂšs, celle de sa formation lâinstitut de Berlin verra le jour en 1920, celui de Vienne en 1924,deux questions elles aussi liĂ©es, comme lâamour et le transfert, et qui nâont cessĂ© dâĂȘtre au cĆur des scissions qui ont Ă©maillĂ© depuis quâil existe lâhistoire du mouvement analytique. Jâai Ă©voquĂ© les dĂ©buts de lâIPA mais nous avons tous ici prĂ©sentes Ă lâesprit, parce que nous les avons vĂ©cues de plus ou moins prĂšs, les scissions du mouvement lacanien avant et aprĂšs la mort de Lacan. Amour tout aussi bien que haine transfĂ©rentielles, deux versants de la mĂȘme chose, de ce devenir du transfert chez ceux qui passent du divan au fauteuil et qui se regroupent en associations ou en Ă©coles de psychanalyse. Le sĂ©minaire de lâĂ©cole Ă laquelle jâappartiens, lâEPFCL, tourne cette annĂ©e autour de la question de ce quâest un analysant, autre façon de se demander ce qui dĂ©finit la psychanalyse et le psychanalyste. Freud en 1915 dĂ©finit le psychanalyste comme un mĂ©decin qui traite une malade. Ce nâest quâen 1926 et pour dĂ©fendre ces disciples non mĂ©decins accusĂ©s dâexercice illĂ©gal de la mĂ©decine quâil diffĂ©renciera le traitement analytique, qui consiste en un Ă©change de paroles, talking cure, du traitement mĂ©dical. Au commencement de lâexpĂ©rience analytique⊠fut lâamour », rappelle Lacan en ouverture du sĂ©minaire VIII, un commencement non de crĂ©ation mais de formation », posant dâentrĂ©e de jeu, le 16 novembre 1961, la question de la formation de lâanalyste il rajoutera en 1967 par la grĂące du psychanalysant », et si Breuer prit la fuite devant Eros surgi du transfert, Freud au contraire dĂ©cida de le servir pour sâen servir » et inventa ainsi la psychanalyse. En choisissant de faire Ă©cho au prologue de lâEvangile selon Saint Jean, Lacan indique combien lâamour qui nait du transfert que la talking cure suscite, a partie liĂ©e avec le grand Autre, trĂ©sor des signifiants. Le transfert, câest tout simplement lâacte de parole, nous dit-il S I La relation entre le malade et le patient nâest pas seulement, comme le souligne Freud, fonciĂšrement dysymĂ©trique. Lacan va plus loin en critiquant lâintersubjectivitĂ© et en prĂ©cisant que cette pseudo-relation, comme il prĂ©fĂšre lâappeler, nâest pas une relation entre sujets mais entre un sujet et un Autre, sujet supposĂ© savoir ou faisant fonction dâobjet. Mais revenons Ă Freud. Il rappelle au psychanalyste quâil ne doit jamais oublier que lâamour que son patient lui manifeste ne sâadresse pas Ă sa personne, mais Ă une autre, quâil ne fait, pour reprendre la lecture quâen fait Lacan, quâactualiser par sa prĂ©sence Il se doit donc de faire preuve dâune abstinence totale, pas seulement physique ». Ce pas seulement physique » vaut dâĂȘtre commentĂ© car il implique aussi quâil sâabstienne de tout affect dĂ©placĂ© tendresse, aversion, admiration et de tout jugement moral qui ne pourraient que nuire au traitement. Triple abstinence donc qui nâempĂȘche en rien lâaccueil de la souffrance et des associations libres, voilĂ ce quâimplique la fameuse neutralitĂ© bienveillante. NeutralitĂ© avec laquelle le jeune et fougueux Jung a bien du mal et il confie Ă Freud ses difficultĂ©s, ses embarras, devant les jeunes et jolies hystĂ©riques dont il sâoccupe au Burghözli , mais pas seulement. Il y a aussi et surtout la sĂ©duction quâexerce sur lui ce jeune psychiatre prometteur » selon les termes de Freud mais toxicomane que Freud lui a adressĂ© pour sevrage, Otto Gross. Jung va se consacrer entiĂšrement Ă lui. Jâai tout laissĂ© en plan et jâai employĂ© tout le temps disponible, le jour et la nuit, pour Gross, pour faire avancer au possible son analyseâŠOĂč je nâavançais plus, câest lui qui mâa analysé⊠» Ă©crit-il Ă Freud le 25 mai 1908 lâanalyse mutuelle existe ainsi dĂ©jĂ , avant mĂȘme que Ferenczi ne lâait conceptualisĂ©e!. Freud lui rĂ©pond le 29 mai Gross est un homme si prĂ©cieux et une tĂȘte si bien faite que votre travail a la valeur dâun service rendu Ă la communautĂ© ». Cependant, le 19 juin, Jung insiste âŠLâaffaire Gross mâa consumĂ©âŠ.cet Ă©vĂ©nement est lâun des plus graves de ma vie, car en Gross jâai fait lâexpĂ©rience de trop de cĂŽtĂ©s de ma propre nature, de sorte quâil mâest apparu comme mon frĂšre jumeau, dementia praecox en moins. Cela est tragique ». Jung, fascinĂ© par Gross et ses thĂšses libertaires il conçoit en effet la levĂ©e du refoulement comme une libĂ©ration de la rĂ©pression sur la sexualitĂ© et prĂŽne une libertĂ© sexuelle sans limites, pour le patient comme pour mĂ©decin, se laissera sĂ©duire par Sabina Spielrein puis par dâautres le film de David Cronenberg, A dangerous method, en rend compte avec justesse. Il laisse libre cours Ă ce quâil nomme ses composantes polygames » lettre de J. Ă F., 7 mars 1909 et pose la relation malade-mĂ©decin comme rĂ©ciproque. De mĂȘme que le mĂ©decin aide le malade, de mĂȘme le malade est lâonguent qui convient au point faible du mĂ©decin ». Ainsi, dĂšs 1908, Jung fait part Ă Freud de sa fragilitĂ© mais Freud le rassure, avant de lâexĂ©cuter. Il vous faut lire ou relire la passionnante correspondance entre les deux hommes, dont je viens de vous donner un petit aperçu, complĂ©tĂ©e par les entretiens de Jung avec AniĂ©la JaffĂ© publiĂ©s Ă sa demande aprĂšs sa mort sous le titre Ma vie. La violence que Freud manifeste Ă lâĂ©gard de celui dont il sâest entichĂ© en 1907 et quâil a instituĂ© son hĂ©ritier alors quâil nâen demandait pas tant, nâest explicable que par lâampleur de son dĂ©senchantement, net dĂšs 1911 et qui ne va aller que croissant. Freud a Ă©tĂ© aveuglĂ© par ce quâil faut bien appeler son amour de transfert, il a vu en Jung bien autre chose que ce que Jung Ă©tait. Leur rupture, trĂšs fĂ©conde pour Freud, plonge Jung, dĂšs 1912, et pour dix ans, dans une vĂ©ritable descente aux enfers quâil appelle ses confrontations avec lâinconscient » et quâil diagnostique dĂ©pression psychotique profonde ». Poursuivons la lecture de lâarticle de 1915 1- Le psychanalyste doit ĂȘtre triplement abstinent. 2- Le dĂ©sir du malade est une force motrice qui favorise le travail analytique et le changement. Le malade est donc non seulement un amoureux mais un travailleur câest mĂȘme lâinconscient plus que le malade qui est au travail. 3- Il convient de maintenir le transfert tout en le traitant comme quelque chose dâirrĂ©el » et dâextraire de la situation son contenu analytique ». Autrement dit amener le malade Ă trouver les fondements infantiles de son amour. Ce qui lui permettra la levĂ©e dâune fixation Ă un scĂ©nario rĂ©pĂ©titif et vain et de pouvoir enfin aimer Ă nouveau. En rĂ©sumĂ© et en termes freudiens Le mĂ©decin doit savoir que câest la situation analytique qui provoque cet amour, que la rĂ©sistance lâintensifie encore, et que cet amour ne sâadresse pas Ă lui comme personne. La situation analytique est une relation non rĂ©ciproque, asymĂ©trique. Que se passe-t-il quand lâanalyste ne respecte pas la rĂšgle dâabstinence, de neutralitĂ©, dâapathie au sens dâabsence de pathos comme Lacan lâappelle dans le SĂ©minaire VIII, en rĂ©fĂ©rence aux StoĂŻciens ? Une double perdition. Lâaffaire Jung-Gross en est un parfait exemple. Prenons-en un autre, moins ancien, fictionnel mais nĂ©anmoins dĂ©monstratif, qui a fait le succĂšs dâun roman paru il y a quelques annĂ©es. Son auteur, psychanalyste, a tentĂ© dâimaginer ce quâaurait Ă©tĂ© la quatriĂšme et derniĂšre analyse de Marilyn Monroe, son analyse hollywoodienne. Ralph Greenson, lâanalyste de la star, vĂ©ritable hĂ©ros shakespearien, se retrouve prisonnier dâune cure quâil sâimaginait mener. ConfrontĂ© Ă la rĂ©sistance de son analysante, Ă son refus de la rĂšgle fondamentale de libre association, lâanalyste chevronnĂ© dĂ©cide dâinnover. Il se met en tĂȘte dâĂȘtre le sauveur de la petite fille triste quâil a perçu derriĂšre la jeune femme dĂ©jĂ un peu morte qui lui a Ă©tĂ© adressĂ©e, en lui offrant ce quâelle nâa jamais eu, une famille, la sienne, et lâamour dâun pĂšre, lui-mĂȘme. AveuglĂ© par lâamour de transfert, il sâĂ©gare et plonge tĂȘte baissĂ©e dans lâamour de contre-transfert, lâamour rĂ©parateur. La rĂ©sistance Ă lâanalyse est lĂ de son cĂŽtĂ© Et câest au moment oĂč il sâattend Ă un progrĂšs, Ă une amĂ©lioration, car son analysante commence enfin, mĂȘme si câest dâune façon fort curieuse par le biais dâun magnĂ©tophone et dans le secret de sa chambre, hors de la prĂ©sence de lâanalyste donc, Ă associer librement, Ă trouver les mots qui jusquâalors lui faisaient dĂ©faut, que se produit la catastrophe. Ils voudraient, avec leur passion dĂ©gagĂ©e de tout lien social, tenir Ă merci le mĂ©decin », signale Freud en fin dâarticle. Comment ce dernier, sâil est psychanalyste, sâen dĂ©brouille-t-il ? En laissant son moi de cĂŽtĂ©, Ă la porte de son cabinet. Est analyste celui qui ne se pose plus la question de son identitĂ© et qui se tient Ă la bonne place, celle de lâagent de lâopĂ©ration analytique. Le dĂ©sir particulier qui lâanime et qui sous-tend son acte lui permet de rĂ©pondre Ă la demande dâamour qui lui est adressĂ©e en ne la satisfaisant pas et ainsi de faire naĂźtre du cĂŽtĂ© analysant un dĂ©sir autre. Non plus un dĂ©sir dâĂȘtre aimĂ© mais un dĂ©sir de savoir. Lâanalysant pourra alors sortir de sa complainte, sâatteler Ă sa tĂąche. Travail dâĂ©laboration, de perlaboration, de remĂ©moration en termes freudiens. Travail dâhistorisation 1954 puis dâhystorisation 1976 en termes lacaniens. Le dĂ©sir de lâanalyste et le dĂ©sir de savoir de lâanalysant, lâun Ă lâautre articulĂ©s, le premier faisant naĂźtre puis aiguillonnant le second, rendent possible la sortie des impasses et des piĂšges de lâamour de transfert. DerriĂšre lâamour dit de transfert, nous pouvons dire que ce quâil y a, câest lâaffirmation du lien du dĂ©sir de lâanalyste au dĂ©sir du patient », prĂ©cise Lacan dans Les quatre concepts Nâallez pas croire que cela soit facile. Je me souviendrai toujours de cet homme, plus tout jeune mais portant beau, reçu au dĂ©but de ma pratique. Le symptĂŽme invalidant qui lâavait conduit jusquâĂ moi disparut comme par enchantement aprĂšs notre premiĂšre rencontre. Il ne put attendre la suivante et le fit savoir par Ă©crit Ă la magicienne que jâĂ©tais devenue. Sa lettre, fort bel objet par ailleurs beau papier, beau timbre, belle Ă©criture, Ă©tait une lettre dâamour. Dâautres suivirent. JâinterprĂ©tais lâintensitĂ© de son transfert en le rapprochant du double deuil rĂ©cent quâil avait Ă©voquĂ© comme cause possible de son symptĂŽme, la perte des deux seules compagnes qui lâaient, selon lui, jamais aimĂ© inconditionnellement, sa mĂšre et sa chienne. Sa plume sâenflamma de plus belle. Mon embarras allait croissant et jâen fis part Ă mon analyste qui intervint en me faisant remarquer dâun ton sec que nous nâĂ©tions pas lĂ pour ça ! Cela me remit Ă ma place, ces lettres ne troublaient en effet que la femme en moi. Je cessais de les ouvrir et donc de les lire, la cure put enfin commencer. Câest bien plus tard que jâai rencontrĂ© celle qui se prĂ©sentait Ă moi comme une amoureuse déçue. Tout individu auquel la rĂ©alitĂ© nâapporte pas la satisfaction entiĂšre de son besoin dâamour se tourne inĂ©vitablement, avec un certain espoir libidinal, vers tout nouveau personnage qui entre dans sa vie⊠», Ă©crit Freud dans La dynamique du transfert ». Et ce nouveau personnage allait ĂȘtre moi. Moi qui succĂ©dait Ă la sĂ©rie des analystes pas Ă la hauteur », trop ceci ou pas assez cela, quâelle avait rencontrĂ©s prĂ©cĂ©demment en mĂȘme temps que se succĂ©daient les amours toujours dĂ©cevantes. Le transfert amoureux, dâabord appui, permit quâelle historise ce quâelle considĂ©rait comme son parcours du combattant. Mais il devint trĂšs vite obstacle. Mes interventions, mes silences, mes retards, la durĂ©e des sĂ©ances, mes dĂ©parts en vacances, tout devint prĂ©texte Ă rĂ©criminations. Elle mâadressait de plus des communications tĂ©lĂ©phoniques itĂ©ratives, franchement persĂ©cutives, souvent sous lâemprise de lâalcool. Cela cessa brutalement le jour oĂč, lui ayant demandĂ© ce quâelle avait donc bu la veille, je rĂ©pĂ©tai malgrĂ© moi et Ă ma façon le nom de son cocktail prĂ©fĂ©rĂ©. Scansion non dĂ©libĂ©rĂ©e de ma part dont elle sâempara aussitĂŽt et quâelle considĂ©ra comme une interprĂ©tation. Injection par moi dâun signifiant nouveau qui lui permit pour la premiĂšre fois de se mettre au travail associatif et de ce fait de me dĂ©placer dans lâaxe du transfert. Non plus petit autre dans la sĂ©rie de celles et ceux quâelle avait aimĂ©s sans retour, mais grand Autre en relation avec Ă un savoir, analyste enfin Ă la hauteur, Ă qui dĂ©dier le fruit de ses Ă©laborations. Je pus ainsi et par sa grĂące » non seulement Ă©chapper Ă la persĂ©cution de son Ă©rotomanie transfĂ©rentielle mais lui permettre de se mettre Ă la tache analysante », venant ainsi confirmer, en un certain sens, la dĂ©finition de Freud de la cure analytique comme paranoĂŻa dirigĂ©e. A ceci prĂšs que, compte tenu de sa structure, câest elle qui en assumait la direction, ce que je me suis bien gardĂ©e de contrer. Je mâarrĂȘterai lĂ . Jâaurais pu dĂ©velopper la question de lâamour dans le sĂ©minaire X, mâinterroger sur ce que Lacan, plus tardivement, en 1973 dans sa lettre aux Italiens, entend par faire lâamour plus digne que le foisonnement de bavardage, quâil constitue Ă ce jour ». Et sur le lien entre cet agalma, objet cachĂ© mais encore porteur dâun certain brillant phallique, qui nâapparait que dans le sĂ©minaire X, et lâobjet dĂ©chet, lâobjet rebut quâincarne lâanalyste en fin de cure. Mais cela mâ aurait Ă©loignĂ©e du thĂšme de ces journĂ©es. Je vous remercie de votre attention, Colette Sepel
Lucy Vincent, docteure en neurosciences et ancienne chercheuse au CNRS, Ă Paris, a consacrĂ© une partie de ses travaux au phĂ©nomĂšne amoureux. Elle a publiĂ© Ă©galement quantitĂ© de livres sur la question. Que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous tombons en amour, comme disent les QuĂ©bĂ©cois? Est-ce notre corps ou notre cĆur qui est Ă la manĆuvre, sommes-nous libres finalement de choisir celui ou celle avec qui nous allons faire un bout de chemin ou sont-ce nos hormones et nos neurotransmetteurs qui dĂ©cident Ă notre place? Les rĂ©ponses sont parfois surprenantes et il semblerait sur un plan strictement scientifique que nous soyons moins libres quâon lâimagine au moment oĂč Cupidon bande son Comment explique-t-on que lâĂȘtre aimĂ© a toutes les qualitĂ©s?Les expĂ©riences dâimagerie du cerveau ont montrĂ© que lâamour romantique, comme lâamour parental dâailleurs, est caractĂ©risĂ© par une baisse dâactivitĂ© dans la partie du cerveau associĂ©e aux Ă©motions nĂ©gatives, au jugement des intentions et des Ă©motions de lâautre. Les parties du cerveau qui commandent le discernement seraient mises en veilleuse pour ne pas juger trop sĂ©vĂšrement celui ou celle destinĂ©e Ă faire un bout de chemin avec Lâamour est-il une drogue? Il faut savoir quâil y a un vĂ©ritable feu dâartifice de neurotransmetteurs qui se modifient durant lâĂ©tat amoureux. Celui-ci libĂšre des endorphines responsables du plaisir Ă ĂȘtre ensemble, mais induit Ă©galement de grands sauts dâhumeur au dĂ©but de la relation. On passe trĂšs vite de lâeuphorie au dĂ©sespoir pour peu que lâamoureuxse soit en retard, oublie lâanniversaire de votre rencontre, etc. LâĂ©lĂ©vation du taux de dopamine peut expliquer notre focalisation sur le partenaire et la tendance Ă voir en lui un ĂȘtre unique. Le problĂšme rĂ©side ensuite dans le fait que lâĂ©mission de dopamine et dâendorphines est liĂ©e en grande partie Ă la nouveautĂ©. AprĂšs un certain nombre de rencontres, on observe un tassement de lâeffet euphorisant. Lâamoureux est comme lâhĂ©roĂŻnomane, il a besoin dâune dose de plus en plus grande pour la libĂ©ration dâendorphines. Au fil du temps, chaque rencontre avec lâobjet de son amour provoquera une plus faible dĂ©charge de dopamine et la dose dâendorphines se rĂ©duira dâautant pour atteindre un niveau correspondant au bonheur de la vie rĂ©guliĂšre Ă deux. Plus monotone Ă©videmment. On appelle cet effet nouveauté» lâeffet Coolidge. Du nom de ce prĂ©sident amĂ©ricain qui, visitant un Ă©levage bovin avec son Ă©pouse, fut impressionnĂ© par un taureau qui insĂ©minait jusquâĂ 17 vaches par jour. Sa femme lui aurait dit Tu vois, 17 fois par jourâŠÂ» Ce Ă quoi il a rĂ©pondu Certes ma chĂšre, mais pas avec la mĂȘmeâŠÂ»3. Comment explique-t-on les unions qui durent? Pour ceux qui ont des projets de vie commune, vient alors le temps de faire lâapprentissage de la complicitĂ©. Avec lâaide dâune autre substance, lâocytocine, qui va permettre dâinhiber justement lâinstallation de la tolĂ©rance. Depuis les annĂ©es 1970, on sait que cette hormone ne se cantonne pas Ă la coordination de la naissance et de lâallaitement paradoxalement elle est produite par le corps des femmes au moment des contractions pour accĂ©lĂ©rer lâaccouchement mais intervient dans le cerveau pour provoquer les sentiments dâattachement nĂ©cessaires pour promouvoir la survie de lâ Quelle part jouent les odeurs dans la sĂ©duction? Les gĂšnes produisent toutes sortes de protĂ©ines qui ont une influence sur lâodeur du corps. Une bonne part de la communication inconsciente se fait par le systĂšme olfactif. On a pu constater, par exemple, une aversion olfactive dans les couples pĂšre-fille et frĂšre-sĆur, ce qui donne au sens de lâodorat une importance dans le refus de lâinceste. On comprend mieux aussi lâĂ©tonnement qui saisit souvent les amoureux au dĂ©but de leur histoire quand ils rĂ©alisent avoir les mĂȘmes goĂ»ts, par exemple adorer les navets! Mais câest justement le fait dâaimer tous les deux les navets qui explique quâils sont sĂ©duits mutuellement par lâodeur des navets mĂ©tabolisĂ©e dans lâodeur corporelle de lâautre. Non seulement parce que tous deux en mangent, mais ils surproduisent tous les deux lâenzyme qui digĂšre la cellulose du navet Ă cause dâun gĂšne commun. Lâodeur que vous trouvez irrĂ©sistible chez lâautre vous rappelle votre propre odeur. Chez la femme, il y a une plus grande sensibilitĂ© aux odeurs au moment de lâ Pourquoi ne les sent-on pas consciemment? Les neurobiologistes reconnaissent la liaison privilĂ©giĂ©e entre le sens olfactif et les fonctions inconscientes du cerveau grĂące, notamment, Ă un dispositif anatomique qui permet Ă lâinformation olfactive dâatteindre le cerveau qui sait, cognitif», par lâintermĂ©diaire de deux relais au lieu des trois requis habituellement pour tous les autres messages du systĂšme sensoriel. Les messages olfactifs sont envoyĂ©s directement dans les zones du cerveau liĂ©es aux Ă©motions. Il se passe entre deux personnes ce qui se passe avec les chiens, on se renifle sans sâen rendre compte. Ce nâest pas le seul ingrĂ©dient nĂ©cessaire Ă la naissance de lâamour mais câest un signal Quel est le rĂŽle exact de ces fameuses phĂ©romones dont on parle tant?On les trouve dans les urines, la transpiration, les selles ou sur la peau. Elles sont parfaitement inodores. Pour beaucoup dâespĂšces animales, elles rĂ©gulent tout ce qui concerne la vie en sociĂ©tĂ©. Certains chercheurs pensent que les phĂ©romones se libĂšrent aussi Ă travers le sĂ©bum. Et comme la plupart des glandes qui le sĂ©crĂštent sont au niveau du cuir chevelu, de la face, du cou et de la lĂšvre supĂ©rieure, il est possible que le baiser soit impliquĂ© dans lâĂ©change de messages phĂ©romonaux. Il y a une diffĂ©rence totale entre les voies suivies par les neurones phĂ©romonaux et les neurones olfactifs. Les premiers ont pour destination les zones hypothalamiques impliquĂ©es justement dans les fonctions hormonales et Le coup de foudre nâest quâune histoire de phĂ©romones? Combien de temps dure lâamour passion? Et y a-t-il un temps limitĂ© pour tomber amoureux? Câest en tout cas le comportement humain qui ressemble le plus Ă un phĂ©nomĂšne dâorigine phĂ©romonale oĂč on ne peut invoquer des paramĂštres dâordre intellectuel. Lâamour passion qui implique lâĂ©tat dâeuphorie dĂ©crit prĂ©cĂ©demment dure, selon les Ă©tudes scientifiques, entre dix-huit et trente-six mois. Dans une approche plus traditionnelle, oĂč lâon prend le temps de faire connaissance, on a calculĂ© que le temps mis Ă tomber amoureux nâexcĂšde gĂ©nĂ©ralement pas un mois. Le cerveau est alors en possession de toutes les informations nĂ©cessaires pour dĂ©clencher le processus amoureux. Si lâon nâest alors pas sensible aux stimuli chimiques de lâautre, la gentillesse, lâhumour ou lâintelligence ne suffiront pas. On se contentera peut-ĂȘtre dĂšs lors dâune simple Peut-on acheter un flacon de phĂ©romones sur internet pour augmenter ses chances de trouver lâĂ©lue de son cĆur? Non. MĂȘme si lâon sait que les chercheurs ont pu prouver la rĂ©alitĂ© de lâattraction des phĂ©romones mĂąles sur des femmes qui ont privilĂ©giĂ© les endroits oĂč elles avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, mĂȘme si les paysans utilisent depuis longtemps des phĂ©romones dans la reproduction animale, il faut se mĂ©fier des publicitĂ©s qui promettraient de trouver le bonheur en achetant ce genre de Plus on se ressemble, plus on a de chance de rester ensemble, câest vrai? Oui. Contrairement Ă lâidĂ©e commune que les contraires sâattirent, on remarque chez les couples une tendance Ă choisir un partenaire qui a des similitudes physiques, culturelles et sociales. Les Ă©tudes scientifiques ont Ă©tĂ© faites Ă partir de constatations de mĂ©decins dans diffĂ©rents pays qui Ă©taient frappĂ©s du fait que nombre de couples prĂ©sentaient des mĂȘmes symptĂŽmes et se plaignaient des mĂȘmes maladies. On a mesurĂ© certains paramĂštres comme la taille des parties du corps, le mĂ©tabolisme, la personnalitĂ©, les facteurs de susceptibilitĂ© Ă certaines maladies psychiques, lâintelligence et le nombre dâannĂ©es passĂ©es Ă lâĂ©cole. Les couples se ressemblent bien plus que deux personnes prises au hasard dans la rue. Câest mĂȘme vrai pour des mesures comme le taux de cholestĂ©rol ou la pression sanguine. Et cette sĂ©lection des caractĂšres communs est antĂ©rieure Ă lâinstallation du couple dans la durĂ©e, elle sâobserve dĂšs sa crĂ©ation. En langage scientifique, on parle dâaccouplement assortatif. Certes, dâun point de vue biologique il peut paraĂźtre contre-performant que les couples se forment sur la base de caractĂšres ressemblants. La thĂ©orie de lâĂ©volution enseigne que plus les gĂšnes sont diffĂ©rents, plus on a de chances dâavoir des descendants en bonne santĂ©. Mais la nature est bien faite. Si on retient des traits de personnalitĂ©, de mĂ©tabolisme ou dâodeurs semblables aux nĂŽtres, il en va diffĂ©remment pour les gĂšnes liĂ©s Ă lâimmunitĂ© HLA. LĂ , câest lâodeur diffĂ©rente qui est soudainement irrĂ©sistible. Des tests dâodeur sur des t-shirts prĂ©sentĂ©s Ă 121 hommes et femmes ont montrĂ© que les sujets choisissaient le vĂȘtement dont lâodeur Ă©tait la plus Ă©loignĂ©e dâeux au niveau des gĂšnes Peut-on encore croire Ă notre libre arbitre? Câest peut-ĂȘtre un peu dĂ©plaisant Ă entendre, mais le libre arbitre est une illusion dans le domaine de lâamour. La neurobiologie nâexclut toutefois pas de reconnaĂźtre sa magie, son mystĂšre, le fait que câest un des plus grands bonheurs accessibles Ă lâhomme. Tous les effets ne relĂšvent pas dâun rĂ©flexe reproductif. Les mĂ©canismes neurobiologiques montrent aussi que lâamour romantique est bĂąti sur les mĂȘmes bases que lâamour entre un enfant et ses parents, et il semble bien que lâamour maternel fournisse un modĂšle de fonctionnement Ă deux qui sera notre prĂ©fĂ©rence pour toute la vie. Rien nâest jamais figĂ©. MĂȘme si les connexions entre les rĂ©seaux de neurones rĂ©pondent Ă des rĂšgles physiques, nous pouvons intervenir sur les paramĂštres de connexions. Le cerveau humain peut se modifier dâun instant Ă lâautre selon ce que nous en faisons et lâendroit oĂč nous sommes. Plus notre cerveau est nourri par des expĂ©riences, des lectures, du savoir concernant lâamour, plus notre marge de manĆuvre sâagrandit. Ce qui explique aussi que le charme et le talent jouent un rĂŽle dans la sĂ©duction, si lâon pense Ă quelquâun comme Serge Gainsbourg. La fonction centrale qui nous diffĂ©rencie des animaux est la capacitĂ© Ă nous raconter des histoires Ă partir des stimuli qui arrivent Ă notre cerveau dâanimal romantique. Lâhistoire dâamour reste lâun des patrimoines de lâhumanitĂ© les plus prĂ©cieux.>> Lire le tĂ©moignage de Nathalie et Steve>> * Pour en savoir encore plus Lâamour de A Ă XY», Comment devient-on amoureux?», Petits arrangements avec lâamour», trois ouvrages parus chez Odile Baumann PatrickpubliĂ© le 13 fĂ©vrier 2020 - 0911
c est quoi l amour en psychanalyse